34 980 FCFA de droits d’auteur de Fadal Dey : « Un plan a été mis en place pour voler les artistes »

 Le reggaeman ivoirien est très remonté contre le Bureau ivoirien du droit d'auteur (). Il n'est pas passé par quatre chemins pour l'exprimer. Droits d'auteur de Fadal Dey. Lire l'intégralité de sa réaction.

Je viens de la banque. Et le Burida m'a effectivement viré 34 980 FCFA comme droits d'auteur. De nos jours en Côte d'Ivoire Son Excellence le président de la République M. s'est battu pour que le Smig ne soit pas en dessous de 60 000 FCFA. Je suis donc convaincu que même le vigile du Burida ne touche pas en dessous du Smig par mois.

A lire aussi : Musique ivoirienne : Où sont passés tous ces artistes engagés ?

Tandis que moi, un artiste en activité dont les œuvres sont exploitées sur toute l'étendue du territoire national, n'a droit à son salaire que chaque trois mois. Je vous présente donc mon salaire de trois mois : 34 980 FCFA. Heureusement que Son Excellence M. le président de la République a eu la grande vision de donner un salaire par mois à toutes les anciennes gloires de notre culture qui ne sont plus en activité : 300 000 FCFA. Merci monsieur le président pour ce grand geste.

Si le président de la République n'avait pas eu cette idée, je suis sûr et convaincu que la plupart de ces gloires ne seraient plus de ce monde, tellement cet argent a été un ouf de soulagement dans leurs vies. Et pourtant la durée de vie d'une œuvre d'esprit au Burida est de 99 ans. Mais dès que vous ne produisez plus, on vous dit que vous n'êtes plus en activité et que vous n'avez plus de droits. Bref.

Fadal Dey
Fadal Dey

Pendant ce temps, des voix s'élèvent et non des moindres ça et là pour dire haut et fort que madame le directeur général du Burida donne 14 000 000 FCFA, chaque trois mois à monsieur le ministre de la Culture dans l'argent des artistes. Nous savons qu'aucun fonds venant de l'Etat ni d'une quelconque structure n'est logé au Burida.

Il s'agit donc bel et bien de l'argent des artistes de Côte d'Ivoire. Les artistes regardent donc monsieur le ministre et son directeur général qu'il a nommé au Burida. Nous comprenons clairement aujourd'hui pourquoi c'est madame le directeur général seul qui a droit à la signature au Burida. Comment une grande structure comme le Burida, c'est le directeur général nommé par le ministre de la Culture qui signe tout seul les sorties d'argent ?

Le président du conseil d'administration représentant les artistes ne signe rien

Le Président du conseil d'administration représentant les artistes ne signe rien. Les artistes ont lutté pour la double signature, jamais cela n'a été voté au conseil d'administration. Et chaque fois qu'il y a une décision importante à prendre au conseil d'administration, nous savons les mêmes trois voix qui votent chaque fois dans l'intérêt des artistes.

Le reçu de payement de Fadal Dey
Le reçu de payement de Fadal Dey

On sait beaucoup d'autres choses, le temps de parler est arrivé. Alors si le conseil d'administration est censé être un conseil pour les artistes de Côte d'Ivoire, pourquoi ce conseil vote contre la double signature qui pourtant serait un moyen pour ce conseil d'être actif dans les prises de décision, surtout de sortie d'argent ? Ce conseil en ne votant pas la double signature donne plein pouvoir au directeur général nommé par le ministre de la Culture.

Ne soyons donc pas surpris aujourd'hui qu'il se raconte qu'elle donne 14 000 000 FCFA, chaque trois mois à monsieur le ministre de la Culture. Ce conseil d'administration donc, on dira, a voté en faveur de la volonté de monsieur le ministre. C'est un conseil qui renforce le pouvoir du ministre de la Culture au sein du Burida.

« Après réflexion nous comprenons qu'un plan bien étudié, bien ficelé, savamment pensé a été mis en place pour voler et piller l'argent des artistes que nous sommes »

Il paraît même que monsieur le ministre peut dissoudre le conseil d'administration des artistes en cas de dysfonctionnement. Après réflexion nous comprenons qu'un plan bien étudié, bien ficelé, savamment pensé a été mis en place pour voler et piller l'argent des artistes que nous sommes. Une sorte de corruption légalisée juridiquement, du « je mange tu manges ». C'est pourquoi je me retrouve aujourd'hui avec 34 980 FCFA comme droit d'auteur. Si monsieur le ministre touche 14 000 000 chaque trois mois, dans l'année cela fait 56 000 000 FCFA et sur les quatre ans du conseil d'administration, cela fait 224 000 000 FCFA.

S'il n'a vraiment pas droit à tous cet argent et que cela s'avérait, ceci est un crime économique. Et tous les acteurs de ce crime devraient répondre devant les tribunaux de notre pays. Si ce que messieurs Pat Sako artiste chanteur et Michel Baroan ancien DG du Burida ont affirmé sur la place publique s'avérait aussi, je souhaite donc que tous nos camarades au conseil d'administration du Burida au courant de cette affaire et le cautionnant par leur mutisme, prennent leur responsabilité. C'est une question de conscience.

Fadal Dey

NDLR : L'artiste Pat Sako, le Burida a déclaré, le 6 juillet 2018, que « cette affirmation est infondée, fallacieuse et faite manifestement dans l'intention délibérée de nuire. Elle n'est en effet que le résultat d'une imagination immature ». Une plainte du ministre Maurice Bandaman avait été évoquée, mais l'artiste a soutenu n'avoir reçu aucune convocation. Manifestement, avec cette sortie de Fadal Dey, l'affaire semble relancer. 

Peopolitik : Quand DJ Kedjevara parle de la « boîte de nuit sur la piscine » au domicile de Soro

 

Written by YECLO.com

Concept « Avant Avant »: Du virtuel à la réalité du Festival

FPI Sangaré, 48 vice-présidents et 33 SGA : Du jamais vu en Côte d’Ivoire !