« Braquage électoral » à Grand-Bassam : Ezaley explique tout

Georges Philippe Ezaley va contester l'élection à Grand-Bassam

Georges Philippe Ezaley, candidat à la mairie de dénonce un brigandage électoral à la suite des élections municipales partielles qui se sont déroulées le 16 décembre 2018. Il s'est entretenu avec la presse.

Vous avez dit que vous ne vous reconnaissez pas dans ces résultats. Allez-vous saisir la Chambre administrative de la Cour suprême ?

Il y a eu la consolidation des résultats en présence de mon avocat (…). La Cei locale qui a organisé ces élections aurait proclamé évidemment les résultats sur la base des informations disponibles qui, comme je l'ai indiqué tantôt, amputent le vote de toutes ces voix dans les lieux de vote qui ont été saccagés. En excluant ces nombres de voix, ils sont arrivés aux chiffres que c'est l'adversaire qui serait en tête avec environ 1000 voix.

En tout cas, il aurait une avance d'un millier de voix après les consolidations qui ont été faites, mais cette consolidation ne tient pas compte encore une fois des votes intervenus dans les bureaux de vote qui ont été délibérément et volontairement  saccagés. Je pèse bien mes mots, délibérément. A Bassam 1, Bassam 2, collège moderne, Fdfp. Petit- a été pris en partie parce qu'on a des Pv existants dont nous n'avons pas copie, sauf un bureau de vote pour lequel, il n'y avait pas de Pv. En excluant le vote des urnes cassées, saccagées, il a une avance de près de 1000 voix, ce qui fait de lui, d'après la Cei, par rapport à cette situation, le vainqueur de ces élections.  Le recours en annulation, mes avocats travaillent là-dessus, c'est eux qui suivent ce dossier (…) Beaucoup de constats ont été faits, c'est sur la base de ces éléments-là que mes avocats introduiront nécessairement un recours. La forme que va prendre ce recours n'est pas encore définie.

Ceux dont les voix n'ont pas été comptabilisées, il faut que ceux-ci puissent s'exprimer et que leurs voix puissent être comptabilisées également. C'est ça la démocratie, sinon on ne peut pas être maire d'une partie de la ville. C'est 6000 personnes qui sont inscrites dans ces zones, donc, il y a un problème. Je ne suis pas mauvais perdant, ce qui a été fait qui est normal, régulier, soit, il faut comptabiliser (…), mais ce qui me préoccupe, c'est prendre en compte toute cette partie de personnes qui se sont exprimées à un vote démocratique et dont les voix n'ont pas été comptabilisées parce qu'il y a eu des violences encore une fois ciblées. Je crois que les avocats, dans la formulation du recours, sauront donner la forme qu'il faut, sinon pour moi, ça veut dire qu'on est maire d'une partie de Bassam et non de l'autre. Ça pose un problème. 

Peut-on avoir les résultats qui ont été annoncés ? Vous parlez de destructions délibérées des urnes. Accusez-vous le candidat d'avoir lui-même ou envoyé des loubards pour détruire les votes qui vous sont favorables ?

Je n'ai accusé personne, sans enquête, on ne peut accuser quelqu'un. Ce que je constate, c'est que c'est vraiment délibéré. C'est ciblé, ce sont des lieux de vote qui me sont proches en référence aux élections passées. J'ai des chiffres à moi. Au collège moderne la dernière fois, j'avais 915 voix d'avance sur mon adversaire. Rien que ça, on équilibre déjà ce qui a été proclamé à ce second tour. Ensuite à Bassam 1, à Bassam 2, je l'avais distancé de 506 voix, le 13 octobre. ça fait déjà autour de 1500 voix.

A Lire aussi : Elections partielles : Confusion à Grand-Bassam, Moulot dénonce des fraudes

Au Fdfp, je l'avais devancé de 187 voix, les chiffres sont là. Vous comprenez qu'on ait près de 2000 voix de différence par rapport aux élections passées et si cela avait été comptabilisé, on ne sait pas quelle est la situation de vrai, mais je suis sûr qu'il n'aurait pas été déclaré vainqueur. Donc, cette partie a été écartée. Pour ces mêmes élections, je constate qu'il y a plus de 2000 personnes qui ont voté la dernière fois en ma faveur. Ça fait la différence.

Vous dites que les résultats ont été fortement amputés, je voudrais savoir si vous reconnaissez ces résultats ?

Bien sûr, je reconnais les résultats compilés à partir des Pv disponibles. Sauf qu'il manque une partie de ces résultats, c'est la partie dont les urnes ont été saccagées et brûlées. Mais à partir du moment où il y a eu une compilation en bonne et due forme des autres lieux de vote, où il n'y a pas eu de problème, naturellement, je dis que je les reconnais. Mais pour moi, le résultat proclamé est incomplet. Il manque le résultat des zones qui ont été exclues.

Combien de bureaux de vote ont été détruits ?

On me dit, si on ne prend pas en compte Petit-Paris, c'est 14 bureaux de vote qui ont été saccagés et qui représentent 6137 inscrits et sur ce chiffre, au scrutin précédent, 2516 qui se sont exprimés et moi j'avais 2025, 417 pour mon adversaire. C'est dire qu'il faut faire quelque chose pour empêcher que ces gens me donnent encore leurs voix (…)  Si on prend en compte Petit-Paris, c'est 18. 14 plus un bureau de vote où il n'y a pas eu de Pv ou de résultats, ça fait 15 bureaux de vote au total. Les chancelleries ont été témoins oculaires de ce qui s'est passé. Croyez-moi, pour ce que je sais, c'est mal accepté.

A lire aussi : Incroyable mais vrai : A Grand-Bassam, Moulot boucle sa campagne en…porno

Sans plus, parce que je n'ai pas une discussion particulière par rapport à des éléments que j'ai eus. Je note que pendant la campagne, on a voulu mettre l'accent sur les questions ethniques, notamment par rapport à nos frères et parents abouré, mais je me réjouis. C'est vrai, il y a des choses qui ont avancé dans un sens comme dans l'autre, mais globalement, nous restons encore gagnant dans la zone abouré. Bravo à nos frères abouré  qui sont restés sourds à cette tentative de nous diviser…

Written by Roxane Ouattara

Biens culturels ancestraux : 20 000 objets d’art ivoirien « irrégulièrement détenus à l’extérieur »

Attécoubé, Bouaké, Divo, Grand-Bassam, Yopougon… : Lumière sur les mystérieux incendies de 2018