Côte d'Ivoire Amnesty International dénonce une tendance « des autorités à réduire au silence toute voix dissidente ». 18 opposants toujours en détention pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement, selon le communiqué que nous vous proposons.
Les autorités ivoiriennes doivent immédiatement libérer 18 personnes arrêtées le jeudi 22 mars, pour avoir simplement participé à une manifestation pacifique.
« Les restrictions systématiques au droit à la manifestation pacifique, droit garanti par la constitution, montrent la détermination des autorités à réduire au silence toute voix dissidente »
18 opposants politiques sont toujours en détention après leur arrestation au cours d'une manifestation à Abidjan, pour demander la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). La manifestation n'avait pas été autorisée, nonobstant les discussions entre l'opposition et les autorités pour décider de son itinéraire. Ce n'est que la veille, assez tard dans la soirée, que l'interdiction a été communiquée.
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« Les restrictions systématiques au droit à la manifestation pacifique, droit garanti par la constitution, montrent la détermination des autorités à réduire au silence toute voix dissidente, a déclaré Gaetan Mootoo, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International. A défaut de les inculper d'une offense légitime sur la base de preuves suffisantes, toutes les personnes arrêtées doivent immédiatement être libérées.»
Jeudi, la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), avait appelé à une manifestation pacifique pour demander la réforme de la Commission électorale indépendante ; les autorités l'ont dispersée pour défaut d'autorisation. Plus de 40 personnes, dont Jean Gervais Tcheidé, vice-président du Front patriotique ivoirien (FPI, opposition) et Oula Anselme du même parti, ont été arrêtées. Dans la soirée, une partie des manifestants a été libérée, cependant 18 personnes demeurent encore en détention.
Le même jour, l'Alliance des forces démocratiques (AFD, opposition) dirigée par Pascal Affi N'Guessan a été autorisée à déposer une motion à la CEI. Le journaliste- bloggeur Daouda Coulibaly qui était présent dans le cadre de son travail a été agressé par les forces de l'ordre, arrêté puis relâché. Il a perdu une somme d'argent et des effets personnels.
« Les responsables de cette agression contre le journaliste doivent être identifiés et traduits en justice au cours de procès équitables,» a déclaré Gaetan Mootoo.