« En refusant de réformer la CEI, le gouvernement montre des signes d’un remake de la crise postélectorale de 2010 » (Opinion)

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Réforme en profondeur de la , , Président du Rassemblement des Fiers (R.F.I.), interpelle le gouvernement :« Vous refusez les propositions de l'opposition ? N'obligez pas le peuple à exiger votre départ… »

La Côte d'Ivoire ne veut plus d'une nouvelle crise pré-électorale, comme celle de 2005-2010. En tout cas, c'est la position actuelle des Ivoiriens qui connaissent la valeur réelle de la paix, parce qu'ils ont vécu la terreur de la guerre. Pourquoi, alors, veut-on, d'une manière ou d'une autre, ramener le pays à une situation de crise électorale au sommet du pays, en 2020 ? Pourquoi ne veut-on pas garantir au pays la stabilité politique et la cohésion sociale dont nous rêvons, tous, pour vivre en bonne intelligence et dans la coexistence pacifique ?

Pourquoi veut-on absolument faire régner la psychose d'un lendemain incertain dans l'esprit du peuple ivoirien qui aime tant la tranquillité et la convivialité ? Nous posons utilement cette question légitime au gouvernement de Côte d'Ivoire, par rapport à son refus de regarder les problèmes de l'heure, qui lui sont posés, et d'y trouver des solutions idoines, justes et correctes.

Oui, nous interpellons vraiment nos gouvernants sur la récente sortie de presse du ministre de la Communication et des médias, Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du gouvernement, qui, le mercredi 13 mars dernier, a bien dit ceci : « En référence à la déclaration du chef de l'Etat, dont vous vous souvenez, le gouvernement travaille exclusivement à la mise en œuvre de ses instructions, en l'occurrence, la recomposition de la CEI, qui est l'unique et principale observation de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. Donc, nous ne ferons pas plus que ça ».

Le fait est qu'il y a, de la part du gouvernement, non seulement travestissement de la question de la réforme de la CEI, qu'il réduit intentionnellement à une simple recomposition, mais aussi méprise des propositions que la Plateforme de l'opposition politique ivoirienne a faite le 1er mars dernier, puisque le même porte-parole du gouvernement, en narguant l'opinion, dit aussi ceci :

« Nous sommes ouverts aux propositions de toutes les parties pour continuer les négociations jusqu'à son terme (…) Le cadre a été planté par le président de la République. Et l'interpellation de la Cour africaine des droits de l'homme, il est disponible pour tout le monde. Il est loisible pour les différents acteurs de faire des propositions qu'ils souhaitent. Mais le cadre de travail a été réitéré par le Premier ministre lors de la mise en mission des différents corps sociaux pour nous revenir avec leurs propositions. La société civile a fait la sienne, nous attendons assez vite les propositions des différents partis politiques et nous aviserons (…) Je n'ai pas connaissance que le ministre de l'Intérieur a reçu les propositions des partis de l'opposition. Je note que nous avons entendu une déclaration de presse de partis sur le sujet ».

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Manifestement, le gouvernement ivoirien, qui se fait la poitrine toute bombée et regardant l'opposition de haut, croit tenir le beau rôle d'imposer en Côte d'Ivoire la cadence du jeu électoral dont il se veut être le maître absolu. En affichant ainsi du mépris pour les propositions de réforme, bel et bien produites, depuis 1er mars, par la Plateforme de l'opposition ivoirienne, le gouvernement croit ainsi avoir raison de l'adversité politique par cette forme d'usure du temps qui lui permettrait de faire passer in extremis sa décision dictatoriale de seulement recomposer la CEI, en lieu et place d'une réforme consensuelle en profondeur, souhaitée et attendue par tous.

Nous disons, au gouvernement ivoirien, qu'il ne sert à rien de continuer à cacher et travestir la réalité de ce problème national. Le système électoral actuel du pays, miné par un fonctionnement anti-démocratique, a fondamentalement besoin de toilettage et de refonte pour faire respirer l'oxygène de la démocratie en Côte d'Ivoire. Qu'on ne joue donc pas avec le feu, qui couve depuis la saisine de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, et qui brûle déjà l'avenir du pays, sur fond de troubles politico-sociaux à venir, dans les souterrains de l'élection présidentielle de 2020.

Le gouvernement ivoirien se refuserait-il de regarder cette réalité bien en face, en faisant intentionnellement diversion sur ce sujet crucial ? S'adonnerait-il à de la provocation inutile pour créer exprès des troubles ? Donnerait-il à voir les signes avant-coureurs du remake de la crise pré-électorale de 2005-2010 ?

Autrement dit, penserait-il invoquer, en effet, l'article 73 de la Constitution actuelle, qui dit que « Lorsque les Institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances, après consultation obligatoire du Président de l'Assemblée nationale, du Président du Sénat et du Président du Conseil constitutionnel. Il en informe la Nation par message. Le Parlement se réunit de plein droit. La fin de la crise est constatée par un message du Président de la République à la Nation » ?

Ce gouvernement croirait-il faire comme qui avait aussi invoqué l'article 38 de la Constitution référendaire d'août 2000, qui disait que « En cas d'événements ou de circonstances graves, notamment d'atteinte à l'intégrité du territoire, ou de catastrophes naturelles rendant impossible le déroulement normal des élections ou la proclamation des résultats, le Président de la Commission chargée des élections saisit immédiatement le Conseil constitutionnel aux fins de constatation de cette situation. Le Conseil constitutionnel décide, dans les vingt quatre heures, de l'arrêt ou de la poursuite des opérations électorales ou de suspendre la proclamation des résultats. Le Président de la République en informe la Nation par message. Il demeure en fonction » ?


« en croyant tendre une souricière au peuple dont il prévoirait le soulèvement contre  sa mesure impopulaire de la simple recomposition de la CEI, ce régime oublie que c'est lui qui pourrait finalement être la souris que prendra son propre piège »

Et aussi bien l'article 48 de  la même Constitution, selon lequel, « Lorsque les Institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances après consultation obligatoire du Président de l'Assemblée nationale et de celui du Conseil constitutionnel. Il en informe la Nation par message. L'Assemblée nationale se réunit de plein droit » ?

Ce serait une erreur et ce serait aussi une faute, car le jeu démocratique ne saurait souffrir aujourd'hui d'aucun piège. Si c'en était vraiment un, que le régime Ouattara échafauderait dans l'ombre et l'usure contre tous, ce piège ne pourrait que se refermer dangereusement sur lui-même. Ainsi, en croyant tendre une souricière au peuple dont il prévoirait le soulèvement contre  sa mesure impopulaire de la simple recomposition de la CEI, ce régime oublie que c'est lui qui pourrait finalement être la souris que prendra son propre piège.


« un peuple désillusionné et déchaîné a toujours eu raison des régimes politiques devenus encombrants et inacceptables »

Oui, ce serait, pour ce régime en mal d'inspiration, fomenter un faux complot politique, que de préparer en Côte d'Ivoire les conditions d'évènements graves (par exemple, ce soulèvement du peuple contre le refus du pouvoir de réformer la CEI, et la répression policière et  militaire drastique qui l'attendrait) ne permettant pas la tenue de l'élection présidentielle de 2020. Ce contexte de troubles populaires graves, serait-il ainsi en préparation, du côté du pouvoir, pour lui permettre de s'en prévaloir, le moment venu, en vue de rester encore bien en place, presqu'exactement comme la rébellion armée y avait obligé Laurent Gbagbo ?

Non, ce ège trop prévisible ne passera pas. Mais, si le régime Ouattara refuse vraiment les propositions de réforme de la CEI, déjà énoncées par l'opposition politique et la société civile du pays, et ne s'arc-boute qu'à sa décision unilatérale de travailler simplement à la seule recomposition de cette institution électorale à problème, alors, il obligera le peuple de Côte d'Ivoire à exiger, avant l'heure et de façon légitime, son départ réel du pouvoir d'Etat. Car, dans tous les cas, un peuple désillusionné et déchaîné a toujours eu raison des régimes politiques devenus encombrants et inacceptables. Regardons tout simplement ce qui se passe actuellement en , avec l'impopularité du président Bouteflika…

Sylvain Takoué,

Président du

Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.)

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