Georges Armand Ouégnin (EDS): « Le pouvoir Ouattara montre bien sa nature dictatoriale »

Georges Armand Ouégnin, président de EDS
La marche de à Abidjan a été empêchée par un important dispositif policier

Georges Armand Ouégnin, président de EDS a animé cet après-midi du 23 mars 2018, une conférence de presse au cours de laquelle, il a affirmé que « le pouvoir (d'Alassane Ouattara) montre bien sa nature dictatoriale ». Déclaration complète à lire.

Le samedi 17 mars 2018, à l'appel de la plateforme politique Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), de ses partenaires l'URD de Mme Danièle Boni Claverie et le MFA de M. Innocent Anaky Kobenan, nombreux ont été les combattants de la liberté et les démocrates de tous bords qui ont pris activement part au grand rassemblement à la Place CP1 de Yopougon, où nous avons crié notre indignation et notre ferme opposition à l'organisation de quelle que élection que ce soit, par la Commission actuelle en charge des élections, devenue illégale et illégitime, au regard de l'arrêt de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples () rendu le 18 novembre 2016 à Arusha, siège de cette institution judiciaire de l'Union Africaine.

Depuis l'annonce des élections sénatoriales et locales à travers le communiqué du Conseil des ministres du 14 février 2018, la plateforme politique Ensemble pour la Démocratie et la souveraineté (EDS) et ses partenaires n'ont eu de cesse d'interpeller les autorités actuelles sur la nécessité d'ouvrir des discussions politiques inclusives, avec l'opposition et la société civile en vue de doter notre pays d'un organe électoral consensuel, impartial, crédible et véritablement indépendant.

Courriers

C'est pour amplifier cette interpellation que nous avons lancé, à l'issue du meeting du 17 mars dernier, un mot d'ordre pour une marche pacifique, expression de la démocratie, pour le jeudi 22 mars 2018 dès 7 heures à partir de la Place des martyrs à Adjamé,  jusqu'à la Place de la République, au Plateau.

Pour ce faire nous avons, par courrier en date du lundi 19 mars 2018, informé les autorités préfectorales et policières. Lesdits courriers ont été déchargés ce même lundi 19 mars au service courrier de la préfecture d'Abidjan sous le numéro 395 ainsi qu'à la préfecture de police. Par un appel téléphonique ce lundi 19 mars, la préfecture d'Abidjan nous a invité à une séance de travail dans les locaux de cette institution, le mardi 20 mars 2018 à 11 heures avant de reporter, au cours de la même journée la réunion à 16 heures. Nous y avons mandaté une délégation conduite par le directeur de cabinet et porte-parole de EDS Monsieur Tcheidé Jean Gervais, aujourd'hui interpellé et comprenant Messieurs Mponon  Etienne et Maurice Lorougnon.

« Comment, dans ces conditions peut-on accorder du crédit aux déclarations du porte parole du gouvernement qui, au sortir du conseil des ministres du mercredi 21 mars a affirmé, que « le Gouvernement n'a pas été informé de la marche projetée par EDS » ? »

Après plus de 2 heures de discussion, soit de 16h00 à18h30, avec Mme la Secrétaire Générale de la Préfecture d'Abidjan, et Monsieur le Préfet de Police, la réunion a été à nouveau reportée au mercredi 21 mars 2018. Cette séance de travail a duré 3 heures de temps soit de 11heures à 14 heures sans que les deux parties ne parviennent à s'accorder sur le parcours de la marche et surtout le lieu de rassemblement.

La volonté des autorités préfectorales et policières étant de nous voir organiser un rassemblement, meeting dans un autre lieu. C'est alors que la Secrétaire Générale de la Préfecture qui présidait la séance a mis un terme à la réunion en demandant à la délégation d'EDS de rester à l'écoute et que les discussions se poursuivraient…

Comment, dans ces conditions peut-on accorder du crédit aux déclarations du porte parole du gouvernement qui, au sortir du conseil des ministres du mercredi 21 mars a affirmé, que « le Gouvernement n'a pas été informé de la marche projetée par EDS » ?

Méthodes dilatoires de la préfecture de police

Ce même mercredi 21 mars, par un appel téléphonique à 17 heures, la Secrétaire Générale de la Préfecture d'Abidjan a invité la délégation d'EDS à une autre séance de travail à 18 heures dans ses locaux. Ladite délégation n'a été reçue qu'à 18 heures 30 minutes pour se voir remettre, à son grand étonnement, copie de l'arrêté N° 21/PA/ CAB portant «Interdiction de la marche projetée par la Plateforme politique dénommée Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), le 22 mars 2018 de la Place des martyrs à la Place de la République ».

La remise de ce document qui n'a pu jouir d'un caractère de publicité et qui s'est faite en dehors des heures ouvrables, ne peut produire, de toute évidence, les effets escomptés en droit, dans la mesure où un arrêté, pour être applicable, doit avoir été publié par affichage, dans les lieux destinés à cet effet, nonobstant toute notification à un destinataire comme la Direction de EDS.

Surtout qu'il porte sur l'interdiction d'une activité démocratique à laquelle devrait participer dès le lendemain à 7 heures, les nombreux militants d'EDS éparpillés sur le territoire du district d'Abidjan et dans les départements qui constituent la ceinture d'Abidjan.

Vous conviendrez avec nous, mesdames et messieurs,que les autorités préfectorales et policières, ont usé du dilatoire pour tenter de décourager les organisateurs de la manifestation. En tout état de cause, la marche qui avait un caractère pacifique et qui est aussi l'expression d'un moyen démocratique, pour demander dialogue constructif et inclusif en vue de s'accorder sur le mode de participation de tous les citoyens, au travers d'un scrutin démocratique, à la vie publique, ne pouvait revêtir ni un caractère belliqueux ni constituer un quelconque trouble à l'ordre public, comme tente de faire croire les autorités.

2 blessés à l'arme blanche

La marche du 22 mars 2018 n'a pu se tenir, vu que les manifestants qui se dirigeaient tôt le matin vers la place des martyrs, lieu de départ de la manifestation ont été violemment dispersés et réprimés par la police en toute illégalité. Il a été enregistré, paradoxalement, 02 blessés à l'arme blanche ; à moins que le Gouvernement veuille nous apprendre que notre police nationale porte désormais des armes blanches pour le maintien de l'ordre. De nombreuses arrestations, environ 50 personnes arrêtées ont été aussi effectuées en toute illégalité.

« ce n'est pas la première fois que nous nous trouvons devant des actes illégaux auxquels le pouvoir est coutumier et qui montre bien sa nature dictatoriale »

Cette situation déplorable et condamnable aurait pu être évitée si le Gouvernement avait agi dans un cadre légal et légitime, c'est-à-dire s'il avait procédé à la réglementation et à l'encadrement de cette manifestation, comme l'impose le régime de déclaration ou d'information en vigueur dans notre pays. Le Gouvernement, au regard des dispositions de la Constitution, n'avait donc pas à interdire une manifestation démocratique, mais à la réglementer, sauf dans le cas d'une situation exceptionnelle dont la proclamation obéi à des procédures prescrites par notre constitution. Ce qui n'était pas le cas. L'arrêté N° 21/PA/CAB du 21 mars 2018, pour n'avoir pas respecté les conditions de publicité requises est donc nul et de nul effet.

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En outre , au regard des circonstances de sa remise tardive et indue à la délégation de EDS ,effectuée dans la nuit, aux environs de 18h30, alors que la manifestation devrait se tenir le matin à partir de 07h, il est évident qu'il ne pouvait raisonnablement produire les effets escomptés. Mais ce n'est pas la première fois que nous nous trouvons devant des actes illégaux auxquels le pouvoir est coutumier et qui montre bien sa nature dictatoriale.

Ce qui s'est passé le jeudi 22 mars 2018 et que le gouvernement tente de justifier, montre bien aux yeux de l'opinion nationale et internationale que la Côte d'Ivoire, sous le régime actuel est véritablement un Etat de non droit. Mais, ce ne sont pas ces manœuvres qui amèneront le vaillant peuple de Côte d'Ivoire, les organisations politiques et les forces sociales à renoncer à leurs droits et leur profonde aspiration aux valeurs de liberté et de démocratie de justice et de paix.

Aussi EDS entend maintenir son mot d'ordre jusqu'à l'obtention par le dialogue et la négociation, la réforme de la pour des élections justes et transparentes en Côte d'Ivoire gage d'une alternance démocratique et pacifique, préalable au développement et à l'avenir lumineux et radieux de notre pays.

A ce stade de mon propos, je voudrais très sincèrement remercier tous les militants et tous nos partenaires pour leur grande mobilisation. Je voudrais féliciter toutes les forces du changement, les combattants de la liberté et les démocrates de tous bords, pour leur détermination et leur engagement en faveur d'une Côte d'Ivoire de paix, une Côte d'Ivoire démocratique et réconciliée pour le bonheur de tous ses enfants sans exclusive.

Remerciements au PDCI

J'associe à ces remerciements les membres des partis politiques frères, en particulier certains militants du PDCI-RDA, les mouvements Houphouetistes, certains militants du RDR, toutes les organisations de la société civile qui nous ont soutenu et accompagné . Mes remerciements vont aussi et surtout à tous les journalistes de la presse nationale et internationale, tous les hommes et femmes des médias qui ne ménagent aucun effort pour nous accompagner dans cette noble bataille, dont l'issue ne nous sera que favorable, parce que, nous en sommes certains, la vérité est forcement du côté des forces du changement que constituent EDS et ses partenaires.

Je demande donc à tous et à toutes de demeurer à l'écoute des mots d'ordre à venir dans les tous prochains jours. Dans l'intérêt supérieur de notre pays ,nous n'abandonnerons pas ,nous irons jusqu'au bout, nous obtiendrons du pouvoir le Dialogue politique que nous
réclamons pour une réforme consensuelle de la CEI, pour des élections transparentes, régulières, justes, gage d'une alternance démocratique et pacifique. Aucun sacrifice n'est assez grand pour la réconciliation et la paix dans notre Côte d'Ivoire bien aimée, notre patrimoine commun.

Written by YECLO.com

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