Grève des enseignants, insouciance du gouvernement : « Pourquoi l’Unesco ferme les yeux sur ce système de médiocrité ? »

, Président du Rassemblement des Fiers (R.F.I.), dresse un réquisitoire sur l'Ecole ivoirienne : « Pour quel modèle de société gouverne-t-on la Côte d'Ivoire par la médiocrité de l'école ivoirienne ?

Knowledge, background: des mots d'expression anglaise qui signifient littéralement connaissance, savoir. « Gnôthi seauton », expression grecque par laquelle Socrate exprimait son fameux « Connais-toi toi-même ». « Cogito ergo sum », expression latine par laquelle Descartes exprimait aussi son non moins fameux  « Je pense, donc je suis« . La Bible, elle, énonce clairement : « Mon peuple périt, faute de connaissances ». Victor Hugo a écrit que « l'âme est un livre où Dieu lui-même écrit ».

Ahmadou Ampaté Bâ, l'auteur africain du grand roman « L'étrange destin de Wangrin », lui, a laissé à la postérité une expression désormais universelle : « Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle »… Le savoir et la connaissance sont l'esprit et l'âme qui tiennent et portent le monde et ses civilisations. Socrate, le père de la philosophie et maître de la maïeutique, affirmait que « le savoir est un bien de l'âme et lui seul permet de faire bon usage des autres biens ».

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Combien d'écoliers, d'élèves et d'étudiants ivoiriens d'aujourd'hui peuvent s'enorgueillir de détenir le savoir, la connaissance, l'instruction et même l'éducation au sens noble ? Combien sont-ils, parmi eux, qui ont passionnément lu Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor, Léon Gontran Damas ? Combien de livres ont-ils lu, et bien lu, ou simplement tenus entre les mains et feuilletés par simple curiosité ?

« Combien d'écoliers, d'élèves et d'étudiants, de nos jours, ont-ils à l'esprit les poèmes que nous récitions par cœur et que nous avons encore en mémoire ? »

Combien d'écoliers, d'élèves et d'étudiants, de nos jours, ont-ils à l'esprit les poèmes que nous récitions par cœur et que nous avons encore en mémoire ? Combien d'entre eux ont-ils cette âme qui se plaît à fréquenter les librairies et les bibliothèques existantes ? Combien sont-ils, qui savent que des écrivains africains du 20ème siècle, tels que Eza Botho (auteur de Ville cruelle), Camara Laye (auteur de L'Enfant noir), Birago Diop (auteur de Coups de pilon), Bernard B. Dadié (auteur de l'Etudiant noir), Chinua Achebe (auteur de Le monde s'effondre – Thing falls apart –, Sembène Ousmane (auteur de Les Bouts de bois de Dieu), ont constellé le monde du savoir africain, presqu'autant que d'autres dieux de la pensée littéraire française, du siècle précédent, tels que les Hugo, Lamartine, Vigny, Musset, Sand, Verlaine, Rimbaud et autres ?

Que savent-ils d'autres auteurs et penseurs africains comme Pacéré Titinga, Joseph Ki-Zerbo, Djibril Tamsir Niane, Mongo Béti, Aké Loba, Fatoh Amoy, Ferdinand Oyono, Seydou Badian (qui vient de quitter le monde des vivants), Alex Halley, Richard Whrite, etc. ? Combien d'écoliers, élèves et étudiants ivoiriens, en Côte d'Ivoire, ont connu et mémorisé les écrits de Bernard Zadi Zaourou (concepteur de l'art oratoire du Didiga), de Jean-Marie Adiaffi (défenseur de la philosophie spirituelle du Komian), de Niangoran Porquet (promoteur de la Griotique), etc. ?

Combien sont-ils, qui lisent nos auteurs ivoiriens d'aujourd'hui, tels que les Tiburce Koffi, Venance Konan, Charles Nokan, Véronique Tadjo, Bandama, Amadou Koné, Zirignon Grobli, etc. ? Nos écoliers, élèves et étudiants ivoiriens en Côte d'Ivoire, ont-ils au moins lu « En attendant le vote des bêtes sauvages », Le soleil des indépendances », « Allah n'est pas obligé », « Maïmouna », « Cahier d'un retour au pays natal », « Le Vieux nègre et la médaille », « La Carte d'identité », « D'éclairs et de foudres », « Soundjata ou L'Epopée mandingue », « L'Aventure ambigüe », « Les naufragés de l'intelligence », « La femme, la bible et le fusil », « L'agonie du jardin », « Les prisonniers de la haine », « Sous l'orage », « La tragédie du roi Christophe », « Racines », etc. ?

Ont-ils lu de grands classiques comme « Le Cid », « Le Malade imaginaire », « Candide ou l'optimisme », « Zadig », « Les Misérables », « L'Assommoir », « Madame Bovary », « Le Rouge et le Noir », « Les Fleurs du Mal », « Le Père Goriot », « Le père Grandet », « La Chartreuse de Parme », etc. ? Que savent-ils des philosophes français du Siècle des Lumières, des penseurs africains de la Négritude, des courants littéraires et philosophiques qui ont construit, depuis les siècles passés jusqu'au 21ème siècle actuel, le monde des idées et des théories ? Ont-ils une seule fois eu en main « Le Code Noir » rédigé par Napoléon 1er ? S'ils l'ont lu, qu'en pensent-ils ?  

Peuvent-ils même se soumettre à une simple dictée de textes français, sans les truffer de fautes élémentaires de grammaire et d'orthographe ? Peuvent-ils rédiger, d'eux-mêmes, des textes sans les bourrer de lacunes de syntaxe et de rhétorique ? Combien sont-ils, qui s'expriment correctement en langue française, à l'écrit comme à l'oral, sans « pondre » des coquilles ou des lapsus linguae ?

On pourrait continuer à poser ces interrogations à l'infini. La seule réponse que l'on trouvera, au finish, sera celle d'un constat simple et clair : Non, ils ne savent rien de bon et ne connaissent rien de mieux. En tout cas, pour le plus gros du lot, l'instruction leur est passée à côté sans que leur esprit n'y adhère pour s'en imprégner, à l'image de ceux qui ont instauré cet étrange et « nouveau » type de système éducatif totalement poreux et foireux, et qui ne savent pas comment ni pourquoi un pays doit être gouverné.

« les instituteurs ont plutôt maintenant pour principale préoccupation de ne faire doubler aucun écolier qui ne sait rien, mais de les faire tous passer en classes supérieures »

L'Ecole ivoirienne, aujourd'hui, ne sert qu'à produire des esprits vides d'instruction et faits de vacuité formelle, tout simplement parce que nos enfants n'apprennent rien qui vaille la peine d'espérer les voir devenir, demain, les « cadres » et « hauts cadres »  du pays. Quand, dès les cours préparatoires (du CP1 au CM2), les instituteurs ont plutôt maintenant pour principale préoccupation de ne faire doubler aucun écolier qui ne sait rien, mais de les faire tous passer en classes supérieures, même s'ils sont médiocres et cancres pour la plupart, quelle éducation nationale instaure-t-on pour construire quelle conscience collective du pays ?

Victor Hugo a écrit cette phrase célèbre : « Quand vous passez près d'une école, saluez bas, car on y fabrique des âmes ». Peut-on vraiment en dire autant, et avec fierté, pour nos enfants d'aujourd'hui, dans leurs écoles (publiques) en Côte d'Ivoire ? Non, mille fois non ! Que fabrique-t-on dans nos écoles ivoiriennes ? Des doués ? Des génies ? Non, des esprits oiseux ! Pourquoi alors laisse-t-on gouverner la Côte d'Ivoire par la promotion de la médiocrité de l'Ecole ivoirienne ?


« Notre société ivoirienne, par la relève citoyenne future mal formée aujourd'hui au cœur de l', se flétrit et se meurt déjà »

Pourquoi l' ferme-t-elle les yeux sur le très mauvais système éducatif ivoirien qui ressemble, trait pour trait, à un antre ou les enfants sont initiés à l'aveuglement, au lieu d'être le sanctuaire du vrai savoir et de la connaissance libératrice ? Pourquoi ne continue-t-on qu'à endoctriner ces enfants à la servilité de la méconnaissance, au lieu de les instruire noblement aux humanités ? Notre société ivoirienne, par la relève citoyenne future mal formée aujourd'hui au cœur de l'Education nationale, se flétrit et se meurt déjà par la destruction de l'un de ses fondements-clés : l'école.

Ceux qui en sortiront deviendront, demain, certes des fonctionnaires, cadres et hauts cadres, mais seront les pires citoyens que notre pays aura eu. Parce que l'école ivoirienne est aujourd'hui un lieu où l'on ne s'adonne plus qu'au fonds de commerce, que nos enfants sont devenus, qu'à cette instruction de sanctuaire, qui nous a fait connaître la civilisation à laquelle nos progénitures sont interdites.

Sylvain Takoué,

Président du

Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.)

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