Hôpital mère-enfant de Bingerville : Deux scandales que Dominique Ouattara aurait pu éviter

L'hôpital mère-enfant de Bingerville a ouvert ses portes, le vendredi 16 mars 2018

(HME) : deux scandales que aurait pu éviter. Le premier concerne celui qui a été présenté comme directeur général de l'hôpital : le Français Frédéric du Sart.

Ce diplômé de la Sorbonne n'est pas un inconnu dans le milieu médical en France. En juillet 2013, il avait pris la direction de l'hôpital privé Sévigné, en Bretagne, spécialisé dans la médecine, la chirurgie et l'obstétrique, appartenant au groupe Général de santé (GDS), qui gère cet établissement de Médecine, chirurgie, obstétrique (MCO). L'hôpital avait à peu près la dimension de l'HME, avec ses 240 lits et places.

il avait auparavant dirigé la clinique de La Miotte à Belfort (Nord-est de la Fance), ainsi que  la Mutualité française du territoire de Belfort. Du Sart a par la suite été appelé à diriger, en 2014, le centre local hospitalier Saint-Joseph de Combourg, toujours en Bretagne, où son passage a laissé des traces, plutôt négatives. En cause : son management. Démissions, arrêts maladie, conditions difficiles de travail, etc. sont le quotidien de plusieurs employés.

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En avril 2016, une aide-soignante quitte son emploi, en laissant une note : « les conditions de travail ne me permettent plus d'assurer sereinement mon contrat de travail ». Un mois plus tard, c'est un autre employé qui remet le couvert, soulignant : « La boule au ventre que j'ai, à chaque fois que je me rends là-bas ».

C'est dans cette ambiance que des parents de malades décident de monter au créneau, pour attirer l'attention de la direction, sur l'épuisement du personnel de santé. De guerre lasse, Frédéric du Sart, titulaire d'un master 2 en administration et gestion des soins de santé, est poussé à la démission, en novembre 2016, par le conseil d'administration. Il aura fait deux ans et demi à la tête de la clinique, le temps qu'il met ordinairement, pour partir d'une clinique.

« Frédéric du Sart est poussé à la démission, en novembre 2016, par le conseil d'administration. Il aura fait deux ans et demi à la tête de la clinique, le temps qu'il met ordinairement, pour partir d'une clinique »

Est-ce donc lui le problème ou sont-ce ces employeurs des différents conseils d'administration, le problème ? Autre question : n'y a-t-il pas en Côte d'Ivoire, des compétences dans le domaine de l'administration et de la gestion des hôpitaux ? Si oui, pourquoi aller forcément chercher un Français, au passé non rassurant, en termes de gestion des ressources humaines ? Si non, depuis la pose de la première pierre de cet hôpital, il y a environ cinq ans, pour la première dame ivoirienne n'a-t-elle pris aucune disposition, en vue de former un administrateur d'hôpitaux ivoirien ?

On en saura plus avec le conseil d'administration de HME. En parlant de conseil d'administration, celui du HME est présidé par le Pr Ibrahima Séga Sangaré, urologue réputé dans le milieu médical en Côte d'Ivoire. Seulement et c'est le deuxième scandale, Sangaré est déjà président du conseil d'administration de Fraternité Matin. Ce cadre du Rassemblement des républicains (RDR), proche de la première dame Dominique Ouattara, candidat malheureux de ce parti, aux municipales de 2013, à Attécoubé, est à la tête de deux conseils d'administration, dans un pays qui regorge de compétences.

Emmanuel Gautier

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