Mamadou Koulibaly révèle : « J’ai rencontré des microbes à Abobo, voici ce qu’ils m’ont confié »

, candidat déclaré de révèle : « J'ai rencontré des à Abobo, voici ce qu'ils m'ont confié ». Retranscription intégralité de sa vidéo sur le phénomène. Mamadou Koulibaly microbes d'Abobo Derrière Rails : rencontre.

Nous avons appris cette semaine, le décès d'un animateur radio talentueux d'un militant politique convaincu, Paul Dokui. Il est mort alors qu'il était en exile au Bénin. Condoléances à toute sa famille et à tous ceux qui l'ont connu et aimé. J'en ai ressenti une forte tristesse parce que c'était un ami, on a fait des choses ensemble.

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Dommage que l'arrivée d' l'ait forcé à rester là-bas et à y mourir. Mais au-delà de Paul Dokui, nous avons tous appris cette semaine aussi, que le leader militant de la société civile du groupe des indignés, est aussi dans le coma là-bas dans une des prisons à Korhogo simplement parce qu'il s'est opposé à la constitution qui est en vigueur que beaucoup de gens cherchent maintenant à comprendre après l'avoir votée massivement « OUI ».

« La resocialisation de gens c'est bien mais les « microbes » disent qu'ils veulent des emplois »

Samba David a dit « NON » dès le début, il a été attrapé, jeté en prison, il a purgé sa peine. Chaque fois qu'il termine, on reconduit sans comprendre quoi que ce soit. On trouve des gens pour le faire, il n'y aucune raison qu'il soit encore en prison, une pensée pour lui, et une pensée pour toutes les victimes des microbes.

Depuis 5 à 6 ans, tous ceux qui ont été tués, blessés, molestés, apeurés jusqu'au tout dernier devant la grande mosquée d'Adjamé, à Abobo Coquivoire, tous ceux qui ont pris panique et qui ont fui au petit matin, une pensée pour vous.

Mamadou Koulibaly microbes d'Abobo : rencontre

C'est triste, c'est dommage. Une interpellation au gouvernement, il faut trouver une solution à cette histoire. C'est vrai que le ministre a dit aux députés que le gouvernement a dépensé 1.5 milliard FCFA pour traiter la question, qu'il y a 1500 et quelques « microbes » interpellés en phase de resocialisation. Ne faites pas seulement des efforts pour les microbes mais, faites en aussi pour les victimes.

« Ils m'ont dit que pendant la crise postélectorale, ils ont été mobilisés, regroupés et ce sont eux qui avaient des minutions pour distribuer aux combattants de Ouattara qui étaient dispersés un peu partout dans Abidjan »

Le traitement social que vous faites pour les microbes est bien mais, ce n'est pas suffisant. Savez-vous pourquoi ils sont devenus microbes ? Ne vous cachez pas la face. Je suis allé à Abobo Gare, je les ai rencontrés à Derrière Rails. J'ai pris le temps de discuter longuement avec eux. Ils m'ont dit qu'ils ne sont pas en conflit avec la loi mais, plutôt en conflit avec ceux qui ont les engagés et qui ne les ont pas respectés.

Ils m'ont dit que pendant la crise postélectorale, ils ont été mobilisés, regroupés et ce sont eux qui avaient des minutions pour distribuer aux combattants de Ouattara qui étaient dispersés un peu partout dans Abidjan, parce que c'étaient des enfants, ils passaient inaperçus. Ils m'ont dit que c'étaient eux qui partaient dans les quartiers voir le positionnement des adversaires de Ouattara pour venir rendre compte aux combattants.

En retour, on leur a dit qu'on leur trouverait de la formation, de l'emploi, de l'argent des métiers, des emplois pour leurs frères, des maisons pour leur famille. Rassurés ce ne sont pas des enfants. Parce que quand on parle de microbes, on voit des enfants de la maternelle avec des couteaux.

Les « microbes » parlent

Ce sont des responsables, des gars qui sont mariés qui ont deux femmes et ils ont des enfants. Ils m'ont dit, qu'ils doivent prendre en charge leurs enfants. Ils les ont aidés à être au pouvoir et puis ils nous ont largués. Ils ne s'occupent plus de nous, on les voit passer. Et puis, quand nous avons terminé le combat, ils nous ont dit que nous n'étions pas scolarisés, nous n'avions pas de diplômes, que nous n'avions pas de compétences et qu'on ne pouvait être utilisé.

Et puis, on a été laissé là. Nos parents n'ont rien eu, nos frères n'ont rien eu. Ils nous ont utilisé dans un premier temps comme syndic, après nos frères qui n'avaient rien eu sont venus reprendre le job donc nous avons été chassés de là. Ils nous ont utilisé comme trafiquants de drogue, mais nos frères qui n'ont pas eu d'emploi ni dans les syndics sont venus nous bousculer. Donc, on s'est dit dans ces conditions on va se faire notre argent à notre façon.

« Dans un pays où 50% de la population n'a pas 15 000 francs par mois, 1 dollar par jour, vous placez le SMIG à 60000 francs CFA, quel message passez-vous aux gens qui ne sont pas allés à l'école »

On nous a utilisés, on se fait appeler « microbes » et on est au boulot. Je leur ai demandé pourquoi ils agressent les innocentes personnes dans la rue, des gens qui ne leur ont rien fait parce qu'ils savent qui les a trahis, et pourquoi ne s'adressent-ils pas à eux. Ils m'ont dit qu'ils sont inaccessibles, donc ils s'attaquent à ceux qui sont accessibles tout de suite et si ça ne plait pas aux gens qu'on touche, qu'ils s'attaquent à ceux qui sont en haut. « Chacun se débrouille dans ce pays et c'est ce que nous faisons. Ceux qui sont à Bouaké tirent en l'air on leur donne de l'argent. Ici nous n'avons pas de fusils donc c'est ce que nous faisons ».

La resocialisation de gens c'est bien mais les « microbes » disent qu'ils veulent des emplois. Trouvez des formules pour ouvrir l'économie, n'en faites pas une situation de captation dans le clan proche du président de la république et sa famille qui prennent tous les marchés, qui excluent les entrepreneurs, les industriels, les hommes d'affaires.

Laissez cette économie ouverte, compétitive et ce sont ces entreprises, qui vont créer des emplois. Si vous passez un message clair pour dire que le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est passé de 30000 francs à 60000 francs, vous voyez bien les effets. C'est l'augmentation du chômage.

Dans un pays où 50% de la population n'a pas 15 000 francs par mois, 1 dollar par jour, vous placez le SMIG à 60000 francs CFA, quel message passez-vous aux gens qui ne sont pas allés à l'école, qui n'ont pas de diplômes, qui n'ont pas de compétences, qui n'ont pas de métiers ?

Vous leur dites, vous n'avez aucune valeur la société n'a pas besoin de vous. Que dites-vous aux industriels, hommes d'affaires ? Vous ne pouvez utiliser ces gens que si vous êtes prêts à leur payer 60000 francs par mois.

« Ils ne sont pas en conflit avec la loi »

Il y a un problème de dignité, de frustration pour ces personnes et qui se mettent à se débattre comme ils peuvent et à rentrer en conflit avec ceux qui les ont trahis. Ils ne sont pas en conflit avec la loi, vous avez pris des engagements que vous n'avez pas respectés, mais ce n'est pas surprenant ce n'est pas la première fois. Avec les militaires mutins, avec vos propres militants, avec la population ivoirienne, avec la constitution ivoirienne, toujours la trahison de la parole donnée.

Il faut que cela cesse. Les effets, ce sont les populations qui en payent le prix. Le traitement économique est important, le traitement politique est simple. Si vous voulez que cela cesse, mobilisez-vous et du 18 à la fin du mois, allez-vous vous enrôler sur les listes électorales et au moment du vote, sanctionnez ceux qui ont fait cela.

Massivement allez-vous enrôler. Il n'y a pas d'autres façons d'en finir avec, dans les urnes, dites « NON » on peut le faire. Ne pensez pas que la Commission électorale indépendante (CEI) est capable de tout. Si nous sommes nombreux à nous enrôler et que le jour du vote, nous sommes dans les bureaux de vote, les décomptes sont faits en notre présence, les résultats sont là et nous les communiquons, il n'y a pas de raison que nous nous fassions avoir. Si chacun dit j'attends le journal de 20h, cela risque d'être peine perdue.

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