Le lieutenant-colonel Zakaria Koné, ex-comzone et seigneur de guerre de la rébellion, a divisé la communauté musulmane de Tiémé (Nord) en tenant un meeting politique de propagande en faveur d'Alassane Ouattara, au sein de la mosquée. Une attitude que n'ont pas apprécié certains fidèles. La rencontre s'est achevée dans la confusion. Zakaria Koné à la mosquée de Tiémé.
C'est l'événement dont tout Tiémé parle jusqu'à présent. En visite dans la région, Zakaria Koné, fils du Denguélé, s'est rendu à la mosquée de la localité où il a convaincu la hiérarchie de le laisser passer un message du président Alassane Ouattara. Dans une vidéo éventée sur les réseaux sociaux, on voit l'homme en tenue jean bleue, ajustant sa chemise, après s'être levé, pour cacher un pistolet accroché à ses reins.
Il va droit au but. En langue locale Odiennéka, il demande à ses interlocuteurs de ne pas tourner le dos au président Alassane Ouattara, au moment où il a le plus besoin d'eux, pour consolider son pouvoir. Le militaire ajoute, sur un ton quelque peu agacé, qu'alors que le chef de l'Etat se décarcasse pour apporter davantage de bien-être à ses parents Malinké, ceux-ci se montrent souvent ingrats en continuant à se plaindre. Il a rappelé que ce peuple a souffert sous Laurent Gbagbo. « Je vous demande pardon, au nom du président Alassane Ouattara, revenez sur le droit chemin. Alassane Ouattara est votre mentor et votre frère », a-t-il martelé.
Confusion
C'est à ce moment qu'un fidèle a interrompu l'ex-chef de guerre en lui rappelant qu'il se trouvait dans une mosquée et que son discours politique n'y était pas approprié. « Je sais que je suis dans une mosquée », a répliqué Zakaria Koné, frustré d'avoir été interrompu.
L'assemblée jusque-là silencieuse s'est alors mise à murmurer. Les paroles de désapprobation du discours politique ont commencé à s'élever au sein de la mosquée, obligeant l'officier pro-Ouattara à se rasseoir. La confusion s'est alors installée dans la petite mosquée, jusqu'à ce que l'hôte du jour soit contraint de quitter les lieux.
Elvire Ahonon