Que va faire Ouattara après son discours du 5 mars 2020 ? Les conseils de Steve Beko, pro-Gbagbo, pour réussir son retrait et entrer dans l'histoire.
Ouattara a annoncé sa décision de ne pas briguer un troisième mandat. Les réactions sont diverses entre ceux qui estiment qu'il n'avait pas le choix vu la constitution et ceux qui saluent son geste comme un acte révolutionnaire.
Je suis de ceux qui pensent que la nouvelle Constitution ivoirienne ne lui laissait pas le choix. Ceux qui ont rédigé ce texte l'ont plusieurs fois rappelé d'ailleurs.
Cependant, quand votre enfant pour qui vous réunissez des conditions d'études optimales revient avec une bonne moyenne en fin de trimestre, vous le félicitez. Je pense donc qu'il faut féliciter Ouattara pour cette première décision.
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Il aurait pu en effet tenter un bras de force qui aurait plongé le pays dans des troubles les semaines à venir. Il aurait pu user de subterfuges pour candidater. Félicitons-le alors pour cette étape. Au pays des aveugles, le borgne est roi dit-on. Sur un continent où quitter le pouvoir est un acte révolutionnaire, il faut savoir admettre une avancée.
Cependant, il y a dans ce pays ceux qui ne jurent que par l'arrivée de leur mentor au pouvoir et ceux qui comme moi espèrent juste des élections libres, démocratiques et inclusives afin que le meilleur l'emporte et que la volonté populaire triomphe. C'est vraiment à ce stade que j'espère que Ouattara relèvera le défi. Pour se faire, il faut accepter de nous offrir une CEI consensuelle, proroger la date de validité des CNI actuelles et ne pas entraver d'une manière ou d'une autre une quelconque velléité de candidature d'où qu'elle vienne.
« Parce que, s'il est vrai qu'il appartient à Ouattara de décider de se retirer, il ne lui appartient pas de décider qui doit/peut être candidat ou pas »
Steve Beko
Parce que, s'il est vrai qu'il appartient à Ouattara de décider de se retirer, il ne lui appartient pas de décider qui doit/peut être candidat ou pas. Les modifications constitutionnelles annoncées ne doivent pas biaiser le jeu démocratique. Les Ivoiriens veulent des élections démocratiques et inclusives. Si Ouattara facilite cela, il aura terminé en beauté. Ne dit-on pas que la fin d'une chose vaut mieux que son commencement ?
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Mais si les modifications à venir concourent à saborder le scrutin, il aura alors anhilé l'effet de son retrait. L'exemple congolais où Joseh Kabila part en laissant la présidence à Félix Tshisekedi tout en conservant le pouvoir est encore frais dans nos têtes. Un tel scénario doit être exclu.
Il faut exclure tout scénario où Ouattara use de mesures antidémocratiques pour maintenir son camp au pouvoir et celui où il laisse la présidence à un opposant fantoche pour pérenniser son hégémonie.
Maintenant nous les opposants, mettons fin à nos contradictions internes et battons nous pour des élections véritablement libres.
Bravo fils de Nabintou Cissé ! Tu as ouvert la porte mais c'est la manière dont tu vas la rabattre en quittant la pièce qui nous situera définitivement sur ton départ.
