Suite au concert du 1er mai 2025, Pat Sako fait l'objet d'accusations de xénophobie par le journaliste Saïd Penda. L'Union des Journalistes Culturels de Côte d'Ivoire réagit fermement.
Pat Sako se retrouve au centre d'une polémique après son concert du 1er mai au Palais des Congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire. Le journaliste-écrivain Saïd Penda a publié, le 2 mai 2025, un texte qualifiant l'artiste zouglou d' »artiste de la haine et promoteur de la xénophobie », ravivant d'anciennes accusations remontant à l'ère Gbagbo.
Cette sortie médiatique a provoqué une réaction immédiate de l'Union des Journalistes Culturels de Côte d'Ivoire (UJOCCI), qui a exprimé sa « vive indignation » face à ce qu'elle considère comme une publication diffamatoire visant à ternir l'image d'une figure emblématique du paysage musical ivoirien.
L'UJOCCI dénonce une atteinte à l'éthique journalistique
Dans un communiqué officiel signé par Jean-Prisca Kokro, responsable de la Commission Éthique et Politique culturelle, l'UJOCCI condamne « avec la plus grande fermeté cette sortie médiatique ». L'organisation professionnelle y voit « une tentative délibérée de nuire à l'image et à la carrière d'un artiste éminent du Zouglou ivoirien ».
« Cette attaque gratuite, infondée et inopportune trahit les principes fondamentaux de l'éthique journalistique », affirme l'UJOCCI dans son communiqué. L'union professionnelle souligne que ces accusations mettent « en péril la réputation d'un artiste qui a œuvré avec constance au rayonnement de la culture ivoirienne ».
Défense de la démarche artistique du zouglou
L'UJOCCI replace le débat dans le contexte de la tradition zouglou, courant musical né dans les années 1990 en Côte d'Ivoire et connu pour sa dimension sociale. « Si certains textes et prises de position de Pat Saco ou du groupe Espoir 2000 ont déplu à Saïd Penda, il est essentiel de rappeler que Pat Saco demeure un artiste Zouglou », précise le communiqué.
L'organisation définit cette position artistique comme celle d'un « observateur critique qui dénonce les tares et les aspects sombres de la société, tout en appelant au mieux-vivre ensemble et à la cohésion sociale ». Une mise au point qui vise à contextualiser l'œuvre de l'artiste et à la distinguer des accusations de promotion de la haine formulées par Saïd Penda.
Des exigences claires et un soutien affirmé
Face à cette situation, l'UJOCCI ne se contente pas de protester. Elle formule des demandes précises en « exigeant de Monsieur Saïd Penda une rétractation publique » et en mettant « en garde contre toute récidive de telles attaques ». Une position ferme qui témoigne de la gravité avec laquelle l'union considère cette affaire.
Le communiqué évoque également la situation personnelle de l'artiste, « ébranlé par la perte de Valéry, son ami et binôme », rappelant ainsi que Pat Sako traverse une période difficile suite à la disparition de son partenaire artistique au sein du groupe Espoir 2000. Un contexte qui, selon l'UJOCCI, rend ces attaques d'autant plus inopportunes.
L'organisation conclut en réaffirmant « son engagement inébranlable à défendre l'honneur et la dignité des artistes ivoiriens », se positionnant ainsi comme un rempart contre ce qu'elle considère comme des dérives médiatiques visant les acteurs culturels du pays.
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