Le 24 avril 2025, le ministre d'État Kobenan Kouassi Adjoumani a défendu la décision de radiation Tidjane Thiam des listes électorales lors d'un point presse.
Kobenan Kouassi Adjoumani a réfuté les allégations du PDCI accusant le RHDP d'être responsable de la radiation électorale de Tidjane Thiam. Le porte-parole principal du parti au pouvoir s'est exprimé lors d'un point presse organisé jeudi à Abidjan, qualifiant la stratégie de l'opposition de « volonté délibérée et collective de séquestrer et d'exécuter sur un poteau et en public, la VERITE ».
Le ministre d'État a dénoncé « une vaste et intense campagne d'intoxication, de menaces mêlées à la surenchère et à des accusations grotesques et insensées contre le RHDP et son Président ». Une sortie médiatique qui marque un tournant dans cette affaire, le RHDP ayant jusqu'alors choisi de ne pas réagir aux attaques du camp adverse concernant l'inéligibilité du président du PDCI.
La loi de 1961 au cœur du débat
Le ministre Adjoumani a rappelé les dispositions légales qui ont conduit à la radiation de Tidjane Thiam. « L'alinéa 1 de l'article 48 du Code de la nationalité ivoirienne dispose que l'ivoirien majeur qui opte pour une autre nationalité, perd de facto la nationalité ivoirienne », a-t-il expliqué, précisant que cette loi date de 1961 et n'est donc pas une création récente.
« Cette loi que M. Thiam juge inique a été instituée par le génie politique de premier ordre Félix Houphouët-Boigny, notre référent à tous », a souligné le porte-parole du RHDP. Il a également rappelé que la naturalisation française de Tidjane Thiam remonte à 1987, bien avant l'existence du RHDP, balayant ainsi l'argument d'une manœuvre politique orchestrée contre le président du PDCI.
L'auteur de ses propres difficultés
Pour Kobenan Kouassi Adjoumani, c'est la déclaration du 7 février 2025 de Tidjane Thiam qui a précipité sa chute. « Jusqu'à cette date, la plupart des Ivoiriens ignoraient que le président du PDCI avait une autre nationalité que celle de la Côte d'Ivoire dans ses poches », a rappelé le ministre, citant les propos mêmes de Thiam annonçant sa demande de libération de la nationalité française.
« Cette histoire s'apparente en réalité à celle d'un voleur dont personne n'avait connaissance des activités criminelles et qui un jour, décide de se présenter au commissariat, flanqué de ses avocats, pour avouer ses crimes », a comparé le ministre d'État. Il a conclu en réaffirmant le respect de la séparation des pouvoirs : « L'on ne peut pas demander au Chef de l'État de ne pas interférer dans les affaires judiciaires les jours pairs et les jours impairs l'enjoindre de prendre des mesures exceptionnelles pour sauver de la noyade des potentiels candidats en conflit avec la loi ou la Constitution. »
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