Laurent Gbagbo s'est exprimé sur son expérience avec la CPI. L'ancien président ivoirien remet en question l'impartialité de l'institution judiciaire internationale.
CPI en Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo sort de son silence. L'ancien président ivoirien, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) après sept ans de détention, s'exprime sur son expérience avec l'institution judiciaire internationale. Dans un entretien accordé à AFO Média, Gbagbo remet en question l'impartialité de la CPI et son rôle dans le traitement de la crise post-électorale de 2010 en Côte d'Ivoire.
Laurent Gbagbo réagit à l'annonce de la fermeture du bureau de la CPI en Côte d'Ivoire. Cette décision soulève des interrogations sur le bilan des investigations menées dans le cadre de la crise post-électorale. L'ancien chef d'État déclare : « Si on veut chercher l'auteur ou les auteurs des massacres qui ont eu lieu en Côte d'Ivoire, nous ne sommes pas encore au courant des résultats des investigations. »
Il poursuit en exprimant son incompréhension face à la situation : « Je suppose et j'espère qu'ils ont fait des investigations sur tout. Ils n'ont pas encore jugé ce qu'ils soupçonnent. Donc on ne sait pas les résultats des jugements à la CPI, ou bien même devant d'autres tribunaux. »
Une justice ciblée ?
Laurent Gbagbo s'interroge sur le rôle de la CPI dans son cas personnel. Il évoque le sentiment que l'institution judiciaire internationale se serait focalisée sur lui. « Si on n'a pas fait des recherches complémentaires, et qu'on n'a pas jugé tout ce qui s'est passé, ce cirque qui a duré des années et qui a coûté des milliards, n'a été fait que pour moi, c'est un grand honneur. Mais c'est une grande injustice, » déclare-t-il.
L'ancien président ivoirien nuance cependant ses propos : « Je n'ose pas penser cela. C'est pourquoi j'attends encore qu'on nous dise quels sont les assassins, quels sont les coupables des événements de la crise post-électorale. » Cette déclaration souligne l'attente de Gbagbo pour une justice équitable et transparente.
La BCEAO et l'amnistie sélective
Laurent Gbagbo aborde également l'affaire de la BCEAO, pour laquelle il a été condamné à 20 ans de prison. Il dénonce ce qu'il qualifie d' »amnistie sélective » dans cette affaire. « Dans l'histoire de la BCEAO, ce qu'on constate quelquefois, quand on le regarde sous un certain angle, c'est révoltant, » affirme-t-il.
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L'ancien chef d'État explique : « Tout le monde a pris 20 ans de prison. Mais, c'est qu'après, les autres, y compris le principal accusé, sont amnistiés. » Il s'interroge sur les raisons de cette différence de traitement : « Pourquoi mon chef, c'est-à-dire le chef de file des accusés, des condamnés, lui il est amnistié, et puis moi, qui ne viens qu'après dans la hiérarchie, je ne le suis pas. Pourquoi ? »
Gbagbo soulève également la question de son statut au moment des faits : « Et puis même pour ce braquage, moi au mois de février, j'étais chef d'État. » Il rappelle qu'un chef d'État bénéficie normalement d'une juridiction spéciale pour ce type d'affaires.
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