Affi tacle le PPA-CI: « Gbagbo, le temps de la politique active est derrière lui »

Affi N'Guessan est revenu sur son divorce d'avec Laurent Gbagbo le 30 avril 2022, lors de la fête de la liberté du FPI à Abengourou.

Plusieurs événements participent déjà de cet apaisement de notre vie politique. Le retour de a incontestablement contribué à la normalisation. L'audience que lui a accordée le président de la République a été sereine, tranquille, paisible, en un mot Républicaine.

Ce retour était bien sûr un moment fort pour notre pays, que nous avons salué après l'avoir attendu et espéré comme un maillon essentiel de la réconciliation. Un an plus tard, c'est finalement devenu aujourd'hui un non-événement. Et le fait que la présence de Laurent Gbagbo soit un non-événement constitue en soi un gage d'apaisement de notre vie publique…

Même si on sent parfois chez lui la volonté de revanche, de semer des petites graines empoisonnées, de revenir sur des moments douloureux de notre histoire. On ne gomme pas sa nature profonde ; on ne réécrit pas davantage sa vision du monde.

Et nos visions sont radicalement différentes. Pour notre part, nous ne nous résoudrons jamais à ce que « la Côte d'Ivoire soit kidnappée » pour paraphraser l'expression de l'écrivain tchèque Milan Kundera, kidnappée par ceux qui, tout en parlant de réconciliation et de démocratie, gardent notre pays en otage de leurs ressentiments et demeurent prisonniers de leurs arrière-pensées et du boulet populiste qui les empêche d'avancer.

Ce qui nous rassure, c'est que son discours n'a plus le même impact, la même portée, parce-que nos concitoyens savent que sa vie politique appartient au passé de la Côte d'Ivoire.

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Il y a un temps pour tout et je le dis sans animosité envers Laurent Gbagbo, le temps de la politique active est derrière lui.

Pour ce qui nous concerne, nos chemins se sont séparés l'été dernier, très exactement le 9 août. Une rupture qu'il a voulue brutale, à son image. Une rupture qui, passé notre étonnement devant cette expression publique de tant de haines recuites et somme toute dérisoires, a marqué le temps de notre libération.

Nous avons retrouvé notre liberté. Chaque jour, nous continuons de savourer cette libération. Nous ne regrettons pas le départ de ceux qui ont en fait renié nos valeurs profondes.

Je le disais au début de mon propos, la vérité est indissociable de la liberté. Être libre, c'est pouvoir parler, c'est pouvoir tout dire, c'est rétablir les faits. Depuis quelques semaines, dans les différentes tournées que j'effectue dans les villages, je peux enfin tout dire.

J'avais longtemps observé une forme de réserve pour ne pas hypothéquer une possible réconciliation de la famille socialiste. J'ai longtemps, sans doute trop longtemps, accepté de me voir personnellement trainé dans la boue, affublé du sobriquet infamant de traître. J'ai avalé toutes ces couleuvres pour vous et je sais, chers camarades, le courage qui a été le vôtre pour, pendant toutes ces années, rester solides et stoïques. Je vous en remercie.

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Nous sommes désormais libres de dire à nos parents toute la vérité sur cette longue crise interne qui a causé tant de préjudice au Front Populaire Ivoirien, cette crise qui a été nourrie pendant des années pour l'unique motif de ne pas voir émerger un possible leadership alternatif.

Nous sommes désormais libres de mettre des mots sur ce qui nous sépare, toute la vérité sur ces années perdues, ces années gâchées où nous tenions bon, contre vents et marées.

Nous sommes désormais libres de dire que les traîtres n'étaient pas au Front Populaire ivoirien, que le FPI a été, à l'inverse, l'inlassable gardien du temple de nos idéaux.

Nous sommes libres de rappeler que le 11 avril 2011, alors que

certains préféraient se rallier et d'autres partir en exil, les plus

virulents contre nous souvent dans des villas dorées, nous gardions la maison, par fidélité mais aussi et surtout par conviction.

Nous sommes libres de nous réjouir du départ des éléments réactionnaires, mais aussi libres de tendre la main à ceux qui comprendraient qu'ils se sont fourvoyés.

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Nous sommes libres de nous assumer pleinement, grand parti social-démocrate, humaniste, aimant passionnément la Côte d'Ivoire et donc se tenant résolument aux côtés de son peuple.

Nous sommes désormais libres de dire que nous ne serons jamais animés par le moindre esprit de revanche envers quiconque, mais par une volonté résolue de rassemblement.

Nous sommes libres de tout mettre en œuvre pour infliger aux adeptes du tribalisme, du populisme et de l'extrémisme, l'année prochaine dans les urnes, un échec cinglant. C'est un impératif car ils constituent un danger pour la Côte d'Ivoire.

Nous sommes libres de sceller les alliances qui nous semblent les plus pertinentes, les plus efficaces, sans jamais nous renier, pour bâtir ensemble cette Côte d'Ivoire de la liberté, dans laquelle nos rendez-vous électoraux ne seront plus des épreuves et des

souffrances mais des moments de saine émulation et de confrontation d'idées.

Nous sommes libres de tout mettre en œuvre pour faire entrer la Côte d'Ivoire sereinement et librement dans le club des démocraties réelles, dans lesquelles des alternances régulières sont la norme et où personne ne craint de perdre un jour le pouvoir.

Perdre un jour le pouvoir, c'est en démocratie, avoir l'assurance de pouvoir le reconquérir le lendemain ; c'est aussi la garantie que les enfants de ce pays ne risqueront plus de perdre la vie pour que, ce pouvoir, les uns ou les autres, nous puissions le conserver.

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