Alassane Ouattara à Emmerson Mnagangwa : « Merci d’avoir traité avec dignité le doyen Mugabé »

Emmerson Mnangagwa et Alassane Ouattara à Abidjan le 27 mars 2018

à Emmerson Mnagangwa : « Merci d'avoir traité avec dignité notre doyen à tous, le président  ». Le président zimbabwéen qui a assisté, hier lundi, à l'ouverture de l'Africa CEO Forum, a été reçu en audience, au palais de la présidence ivoirienne, ce mardi 27 mars 2018, par Alassane Ouattara.

L'entretien a porté sur le renforcement de la coopération bilatérale entre le et la Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara a félicité son homologue zimbabwéen pour avoir « traité avec dignité notre doyen à tous, le président Robert Mugabé ». Il a surtout salué la transition pacifique qui a prévalu dans son pays.

Lire aussi : 2018, année de tous les dangers : Un décryptage de SEM Jean-Vincent Zinsou

Mnangagwa; 75 ans, qui effectue sa première visite officielle en Afrique de l'ouest, depuis sa prise de fonction, en novembre 2017, a plaidé pour une meilleure approche du développement des pays africains, basé sur le nationalisme économique. « Il y a deux ou trois décennies, pendant la période des luttes de décolonisation de l'Afrique, le nationalisme politique était à la mode mais aujourd'hui après l'indépendance, je pense qu'il est nécessaire que la nouvelle génération de leaders se focalise sur le nationalisme économique », a -t-il déclaré.

« ceux qui ont créé cette situation, ont la responsabilité de l'inverser, s'ils ne le font pas, c'est qu'ils veulent que cette situation perdure »

 

A son retour au Zimbabwe, il devra sans doute gérer la première intrusion de son prédécesseur dans le débat politique, après son départ forcé, de la présidence. Dans une interview à l'hebdomadaire The Zimbabwe Independant, Mugabé, 94 ans, a traité son tombeur de « traître, pire que Brutus » et qualifié sa gouvernance de « mascarade », estimant que « ceux qui ont créé cette situation, ont la responsabilité de l'inverser, s'ils ne le font pas, c'est qu'ils veulent que cette situation perdure ».

Alassane Ouattara, 76 ans, fait partie des chefs d'Etat africains, qui ont officiellement demandé à Robert Mugabé de renoncer au pouvoir, lors de la crise de novembre 2017. Désormais, ces propos sur le maintien au pouvoir sont gravés dans la conscience de ceux qui, en Côte d'Ivoire, le soupçonnent de vouloir se lancer dans une entreprise sans issue politique, de troisième mandat.

Prince Beganssou

A lire aussi :

Alassane Ouattara salue « un environnement des affaires favorable » en Côte d'Ivoire, au lendemain d'arrestations d'opposants

Written by Prince Beganssou

Y’a-t-il deux façons de comprendre la bonne gouvernance ?

Ouattara Siaka peut-il être radié du MFA ?