Le boycott des députés PDCI RDA suite à la radiation de Thiam n'arrête pas les travaux de l'Assemblée Nationale. Bictogo assure que les débats démocratiques restent ouverts malgré l'absence.
Le boycott des députés PDCI RDA a modifié l'ambiance habituelle au sein de l'hémicycle ivoirien sans pour autant paralyser l'institution. Face aux sièges vides laissés par les parlementaires du parti centenaire, le président de l'Assemblée Nationale, Adama Bictogo, a tenu à maintenir le cap des travaux législatifs tout en reconnaissant le droit des élus à manifester leur désaccord.
Cette absence organisée des députés du Parti démocratique de Côte d'Ivoire fait suite à la radiation de leur président, Tidjane Thiam, de la liste électorale. Une décision judiciaire qui compromet sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre 2025, suscitant une vive réaction de sa formation politique qui conteste fermement cette mesure qu'elle juge politiquement motivée.
La posture institutionnelle de Bictogo face à la crise
Dans sa réponse à cette situation inédite, Adama Bictogo a choisi une approche institutionnelle plutôt que conflictuelle. Le président du parlement ivoirien s'est exprimé avec mesure : « En tant que Président de l'Assemblée nationale, je tiens à souligner que je prends acte de cette décision que je respecte pleinement. L'Assemblée nationale est le creuset par excellence du débat démocratique où toutes les sensibilités doivent pouvoir s'exprimer librement. »
Cette réaction témoigne d'une volonté d'apaiser les tensions plutôt que de les attiser, tout en rappelant le cadre institutionnel qui régit le fonctionnement du parlement. Le maire de Yopougon a insisté sur l'importance du dialogue, sans pour autant céder à la pression exercée par ce boycott symbolique qui marque une escalade dans la crise politique actuelle.
Un parlement qui fonctionne malgré les absences
Malgré le retrait des élus PDCI, l'institution parlementaire a maintenu son programme de travail. « Les travaux ont repris conformément aux dispositions de notre règlement intérieur. Les débats se sont déroulés dans le respect des procédures, et six projets de loi inscrits à l'ordre du jour ont été examinés puis adoptés », a précisé Bictogo dans sa communication officielle.
Cette continuité institutionnelle intervient dans un contexte où plusieurs formations de l'opposition voient leurs leaders écartés de la course présidentielle. Avant Thiam, d'autres figures comme Laurent Gbagbo ont également été radiées du fichier électoral. Face aux accusations du PDCI qui dénonce une manœuvre politique, le gouvernement, par la voix de son porte-parole Amadou Coulibaly, maintient que ces décisions relèvent uniquement de la justice et non d'une stratégie d'élimination des candidats de l'opposition.
La position de l'Assemblée Nationale, sous la présidence de Bictogo, semble être celle d'un équilibre difficile entre respect des préoccupations de l'opposition et poursuite du travail parlementaire, dans un climat politique qui se tend à l'approche des échéances électorales.
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