Charles Blé Goudé, invité de « Sans Réserve » de NCI le 8 mai 2025, s'exprime sur sa relation complexe avec Laurent Gbagbo et les rumeurs de témoignage à La Haye.
« Il y a des questions que le temps règle ». C'est avec cette formule empreinte de sagesse que Charles Blé Goudé aborde sa relation avec Laurent Gbagbo sur le plateau de « Sans Réserve » sur NCI. Face aux interrogations sur le « froid mystérieux » qui caractérise leurs rapports actuels, l'ancien leader de la Galaxie patriotique choisit la voie de la retenue et du respect.
Cette posture révèle la complexité d'une relation qui a marqué deux décennies de vie politique ivoirienne. « Il est mon père », affirme sans ambages Charles Blé Goudé, tout en ajoutant: « Quoi qu'il arrive, je n'aurai jamais raison sur le président Gbagbo ». Une déclaration qui traduit à la fois la persistance d'un profond respect et l'existence de désaccords que l'ancien ministre de la Jeunesse préfère garder pour lui.
Les rumeurs de trahison à La Haye fermement démenties
L'émission a permis à Charles Blé Goudé de démentir catégoriquement les accusations selon lesquelles il aurait témoigné contre Laurent Gbagbo lors de leur procès à la Cour pénale internationale. « Le témoin, on ne le met pas en prison », a-t-il rappelé avec fermeté, avant de préciser: « J'étais en prison. Le président Gbagbo avait trois chefs d'accusation. Moi, j'en avais cinq ».
Le président du COJEP révèle que ses charges d'accusation ont même augmenté pendant sa détention: « Quand je suis arrivé, il y avait trois, j'en avais trois. Le procureur dit 'empêcher tout contact entre Charles Blé Goudé et Gbagbo Laurent'. Ils viennent me voir. ‘Est-ce que vous pouvez nous parler de Gbagbo?' Je ne dis jamais. Le lendemain, sous ma porte, voilà une décision. Je passe de trois à cinq chefs d'accusation ». Une confidence qui suggère que sa loyauté lui aurait coûté des charges supplémentaires.
Une posture de dignité face aux tensions politiques
« Tous ces mensonges-là, souvent quand je les analyse, c'est pour croquer du Blé Goudé », déplore-t-il en évoquant les rumeurs persistantes. Malgré ces attaques, il maintient une posture respectueuse envers son ancien mentor: « Je ne parle plus de cette question sur un plateau. Je veux garder le bon pour moi ».
Cette retenue semble également motivée par un principe personnel qu'il exprime en ces termes: « Vous ne pouvez pas en faire trop. Vous ne pouvez pas en dire trop ». Une philosophie qui explique sa discrétion sur ce sujet sensible. Loin de fermer définitivement la porte à une réconciliation, Charles Blé Goudé conclut avec une ouverture: « Le jour où il voudra, moi je suis là pour lui parler. Parce que c'est le père ». Une main tendue qui témoigne d'un respect inaltéré malgré les tensions politiques actuelles, à cinq mois d'une élection présidentielle où les deux hommes, radiés de la liste électorale, tentent chacun de leur côté de peser sur le processus électoral.
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