Charles Blé Goudé, invité de « Sans Réserve » de NCI le 8 mai 2025, critique le fonctionnement de la CEI et propose que les partis politiques quittent l'institution électorale.
« Cette commission électorale n'est pas adaptée ». Charles Blé Goudé n'a pas mâché ses mots concernant la Commission électorale indépendante (CEI) lors de son passage dans l'émission « Sans Réserve » sur NCI. Le président du COJEP a formulé une proposition radicale : « Il faut que les partis politiques quittent la commission électorale ». Une déclaration qui vise à neutraliser l'institution en charge d'organiser la présidentielle prévue le 25 octobre 2025.
Cette prise de position intervient dans un contexte électoral déjà tendu. Radié de la liste électorale comme Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé fait partie des figures de l'opposition qui dénoncent les « manipulations » du processus électoral. La réforme de la CEI figure parmi les revendications portées par la coalition CAP-Côte d'Ivoire (Coalition pour l'Alternance Pacifique) dont il est membre et qui prépare un grand meeting le 31 mai prochain.
Une CEI partisan selon l'opposition
« Comment un représentant de parti peut juger des concurrents? », s'interroge Charles Blé Goudé, pointant ce qu'il considère comme un conflit d'intérêts fondamental dans l'architecture de la CEI. Selon lui, la présence des partis politiques au sein de l'institution électorale nuit à son impartialité et compromet la sincérité du scrutin à venir.
Le leader politique propose un nouveau modèle inspiré par l'expérience d'autres pays : « Il faut que la CEI soit composée de magistrats, d'avocats, de représentants de la société civile ». Cette reconfiguration viserait à garantir la neutralité de l'organisme chargé d'organiser et de superviser les élections. Une préoccupation partagée par nombre d'opposants qui craignent une manipulation des résultats en faveur du candidat du RHDP, le parti au pouvoir.
La réforme électorale au cœur des revendications
« Nous demandons la réforme de la commission électorale », a insisté Charles Blé Goudé, plaçant cette exigence parmi les priorités de l'opposition à cinq mois du scrutin présidentiel. Cette revendication s'inscrit dans un ensemble plus large de demandes portées par CAP-Côte d'Ivoire, coalition dont il est membre actif et pour laquelle il préside le comité d'organisation du meeting prévu fin mai.
« Je préfère qu'on perde du temps plutôt que de perdre des vies », a déclaré le président du COJEP, justifiant ainsi son appel au dialogue et à la réforme des institutions électorales. Un message adressé directement au président Ouattara : « Je lui demande de rentrer en lui-même. L'histoire nous regarde, les Ivoiriens ont confiance en nous ». Pour Charles Blé Goudé, cette réforme de la CEI constitue une condition sine qua non pour des « élections apaisées » et pour « éviter aux Ivoiriens un autre traumatisme » comparable à celui de la crise post-électorale de 2010-2011 qui a profondément marqué le pays.
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