Selon Yao Frank Oussou, libre penseur, le bureau politique du PDCI laisse encore planer le doute. Décryptage.
Le doute persiste car le bureau politique du PDCI ne dit pas qui va choisir le candidat PDCI. Si c'est dans le cadre des négociations avec le RHDP que le choix doit être fait, alors il ne faut pas crier victoire car le RHDP imposera le candidat PDCI d'Alassane Ouattara qui n'est personne d'autre que Daniel Kablan Duncan.
Pour qu'une autre candidature soit possible en dehors de celle que veut Alassane Ouattara, il faut que Bédié ait le courage de dire explicitement à ce dernier qu'il ne peut pas aller contre la volonté qui semble être celle de sa base, à savoir le rejet de Kablan Duncan ou du moins d'un candidat imposé par le RHDP.
Mais comment soutenir un tel discours sans congrès préalable ? Ou même sans clarification préalable du mode de désignation du futur candidat par le Bureau Politique ? Mode de désignation qui reste encore flou et secret pour un aussi grand parti politique à moins de deux ans des élections présidentielles.
Le jeu des alliances
Les négociations politiques en vue d'obtenir le soutien des autres partis du RHDP, comme le demande le Bureau Politique, conduisent toujours à des sacrifices. Ce qui veut dire que les anti-RHDP doivent s'attendre à avaler des couleuvres. Et l'on peut se douté déjà de quelles couleuvres, il sera question au regard de ce que veut Ouattara et le RDR.
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Ce qui m'emmène à me poser la question de savoir la raison pour laquelle le PDCI tient à se mettre dans une situation difficile et complexe pour conquérir le pouvoir alors qu'il n'en a pas besoin ?
Par le passé, de tels arrangements paraissaient compréhensibles à cause de la situation de guerre. D'ailleurs, il serait temps que le RDR nous explique pourquoi chaque fois qu'un Ivoirien ou une organisation politique ne partage pas le point de vue d'Alassane Ouattara, la Cote d'Ivoire doit se retrouver automatiquement menacée de guerre ?
A quoi rime ce chantage permanent depuis qu'ils font la politique ?
Même si le PDCI parvenait à se faire soutenir par les autres partis du RHDP, une telle stratégie séduirait moins les ivoiriens qui en ont visiblement marre des arrangements autour du pouvoir qui donnent l'impression de se partager un gâteau indécemment sous leurs yeux. En plus, ce genre stratégie handicape l'autonomie de gestion après les élections, puisque les vainqueurs passent autant de temps à contenter leurs partisans et leurs alliés qu'à s'occuper des affaires publiques.
Peur ou stratégie de Bédié ?
Je m'interroge aussi sur le degré de lucidité du Président du PDCI dont la logique et la cohérence sont difficilement perceptibles, une fois les émotions retombées après chaque réunion ou rencontre.
Le PDCI, selon moi est en train de dilapider l'avantage qu'il avait sur la concurrence en vue de la présidentielle de 2020, par manque de courage politique de son Président.
Peut-être que Bédié est plutôt préoccupé par ce qu'il pourrait perdre en représailles. Que le RDR et Alassane puissent s'attaquer à ses biens personnels et aux entreprises de ses enfants avec les moyens de l'Etat ?
Contrairement à d'autres, cette réunion du Bureau Politique ne m'a soulevé que des interrogations, comme à chaque rencontre Alassane-Bedié sur cette question de parti unifié RHDP.
Yao Franck Oussou
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