La mise en garde de Crisis Group à Ouattara : « ne pas faire usage d’amendements constitutionnels pour se maintenir au pouvoir. « 

Contre la candidature de Ouattara en 2020, Crisis Group l'invite à ne pas faire usage d'amendements constitutionnels pour se maintenir au pouvoir.

En Côte d'Ivoire, le président , qui a déjà effectué deux mandats, a émis des déclarations contradictoires quant à son intention de briguer un troisième mandat en octobre. Il a affirmé plusieurs fois ne probablement pas se représenter. Toutefois, récemment, il a déclaré qu'il ferait connaître sa décision finale en juillet 2020. Il a également menacé de participer si ses principaux rivaux, et en particulier l'ancien président , décidaient de se présenter aux élections.

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Alassane Ouattara craint qu'Henri Konan Bédié batte son successeur favori, , le Premier ministre actuel. Le président a longtemps soutenu qu'un troisième mandat était possible, malgré la limite de deux mandats fixée par la Constitution. Il avance comme argument que puisque la nouvelle Constitution est entrée en vigueur en 2016, le mandat qu'il a servi avant cette date n'est pas comptabilisé dans la limite des deux mandats fixée par la Constitution.

Henri Konan Bédié est actuellement en pourparlers avec un autre ancien président, , concernant une alliance entre leurs partis respectifs. Si une telle alliance venait à être créée, le parti d'Alassane Ouattara ferait face à une coalition d'opposition de poids qui pourrait donner lieu à des élections très serrées. Pour compliquer un peu plus la situation, Laurent Gbagbo menace désormais de revenir en Côte d'Ivoire après avoir été acquitté par la Cour pénale internationale des crimes contre l'humanité dont il était accusé. Son retour pourrait raviver les conflits.

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En effet, son refus d'admettre sa défaite face à Alassane Ouattara aux élections de 2010 avait déclenché des violences qui ont coûté la vie à plus de 3 000 personnes. Le retour possible de Laurent Gbagbo associé à l'éventuelle décision d'Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat pourrait faire craindre la reprise des massacres de 2010, en particulier si les partisans de Laurent Gbagbo descendent dans la rue et déclenchent des affrontements avec les forces de sécurité ou les défenseurs d'Alassane Ouattara.

L'UA, soutenue par la Communauté économique des Etats de l' de l'Ouest () et le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (Unowas), devrait exhorter Alassane Ouattara à se retirer. En outre, ces organisations devraient appeler les chefs d'Etat à éviter tout discours qui pourrait aviver les tensions et les inciter à s'engager à recourir uniquement à des moyens légaux en cas de contestation des résultats. Les deux institutions devraient également proposer d'envoyer des observateurs électoraux.

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