Condamnation militants PPA-CI : des voix se levent pour demander leur libération

Ferro Bally revient sur la condamnation des militants du PPA-CI le 9 mars 2023, à deux ans de prison ferme.

Alors qu'en France, nous assistons, marque de l'expression démocratique, à des manifestations monstres contre le projet de loi sur la retraite, sans aucune interpellation, en Côte d'Ivoire, nous sommes des témoins impuissants et stupéfiés de l'emprisonnement des militants du pour « troubles à l'ordre public sans violence »

Oui, ces pauvres manifestants pacifiques n'ont rien cassé, n'ont agressé personne, mais ont été condamnés, le 9 mars 2023, à deux ans de prison ferme.

Leur crime, ils sont membres du parti de Laurent Gbagbo, et circonstance aggravante, cette poignée de marcheurs a voulu accompagner Damana Adia Pickass, SG du PPA-CI, pour son audition au tribunal d'Abidjan-Plateau.

Entre la France, notre parrain politique, et la Côte d'Ivoire, un nain démocratique, c'est, en réalité, le jour et la nuit. A cet effet, Alpha Blondy a tiré, en vain, la sonnette d'alarme.

En 1998, il a chanté « Guerre civile » pour tirer à boulets rouges sur « l'ivoirité » devenue, depuis 2011, « rattrapage », le tribalisme, le clientélisme et le goût immodéré du pouvoir pour multiplier les mandats présidentiels. Le pays a fait la sourde oreille et reste, depuis lors, « la démocratie bananière dans une république bananière », qu'il fustigeait.

En effet, le blanc seing des auteurs des bombardements pour installer, en 2011, un pouvoir fort complètement acquis à leur cause, a tracé la voie des dérives démocratiques. Car, le pouvoir absolu corrompt absolument.

De ce fait, il n'a jamais existé de consensus dynamiques pour bâtir un compromis social salvateur. Le pays refuse donc d'emprunter le chemin de la dispute raisonnée. En raison des entraves sciemment montées, il reste installé dans des camps retranchés entre adversaires, devenus ennemis.

Par conséquent, le tunnel de l'autoritarisme dans lequel s'est, ainsi, engouffré le pouvoir ivoirien nous met nez à nez avec la dictature, qui n'admet aucune contestation, aucun son de cloche discordant et veut tout écraser sur son passage pour demeurer le seul maître.

Et c'est pour vouer aux gémonies de telles méthodes politiques aux antipodes de la morale et de l'éthique que l'ancien Premier ministre français, Michel Rocard, exprimait sa profonde déception: « La politique est dégueulasse parce que les hommes, qui la font, la rendent dégueulasse. » Et la messe est dite.
F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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