La convocation disciplinaire de Jean-Louis Billon au PDCI-RDA constitue le premier test majeur pour Tidjane Thiam. Entre fermeté et dialogue, le nouveau président devra trancher dans une affaire qui pourrait redéfinir les équilibres du parti.
C'est une situation inédite qui se présente au président du PDCI-RDA. Moins d'un an après son élection avec 96,48% des voix, Tidjane Thiam fait face à sa première crise d'envergure avec la convocation de Jean-Louis Billon devant le conseil de discipline. Une procédure rare qui intervient suite à des déclarations critiques de l'ancien ministre dans les colonnes de Fraternité Matin.
La convocation, signée par Me Lynda Dadié-Sangaret, présidente du Conseil de Discipline, fixe l'audience au 4 décembre 2024 à la Maison du Parti de Cocody. Les motifs évoqués sont graves : « atteinte à l'unité du Parti et à ses intérêts et insoumission aux décisions du Parti ».
Entre fermeté et dialogue : l'équation Thiam
Cette situation place Tidjane Thiam face à un dilemme. D'un côté, le nouveau président peut opter pour la fermeté, laissant le conseil de discipline suivre son cours pour affirmer son autorité. De l'autre, une approche plus conciliante pourrait être envisagée, dans la tradition du parti fondé par Félix Houphouët-Boigny.
Le timing est particulièrement délicat. Cette crise intervient alors que le parti revendique des « avancées significatives », notamment sur des dossiers comme la gratuité du certificat de nationalité et du certificat de résidence, des succès que la direction actuelle met à son actif.
2025 en ligne de mire
La gestion de cette crise pourrait avoir des répercussions importantes sur la préparation de l'échéance présidentielle de 2025. Jean-Louis Billon, qui pourra se faire assister par un avocat ou un militant de son choix lors de l'audience, représente une voix influente au sein du parti.
La décision qui sera prise le 4 décembre pourrait ainsi définir la ligne directrice de la présidence Thiam : privilégiera-t-il l'unité en tendant la main, ou choisira-t-il d'affirmer son autorité au risque d'accentuer les divisions ? La réponse à cette question pourrait déterminer l'avenir immédiat du plus ancien parti de Côte d'Ivoire.
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