Le ministère ivoirien de la Femme a alerté le 11 mars 2025 sur la situation des violences sexuelles avec 920 viols déclarés en 2024 en Côte d’Ivoire.
Les statistiques des violences sexuelles en Côte d’Ivoire atteignent un seuil alarmant. Selon les chiffres présentés par le ministère de la Femme, 920 cas de viols ont été officiellement déclarés en 2024, soit en moyenne plus de deux agressions par jour sur le territoire national.
Ces données, communiquées par Namizata Fofana Binaté, conseillère technique Genre, lors de la conférence « Tout Savoir Sur » du CICG, s’inscrivent dans un contexte plus large de violences basées sur le genre touchant près de 10 000 personnes.
Anatomie des violences
Le bilan détaillé des violences sexuelles révèle une situation complexe. Aux 920 viols s’ajoutent 287 cas d’agressions sexuelles. Ces actes s’accompagnent souvent d’autres formes de violence : « Nous recensons également 1798 cas de violences psychologiques et 2030 agressions physiques », précise la conseillère technique.
Ces chiffres ne représentent que la partie émergée du phénomène, de nombreuses victimes renonçant à porter plainte par peur ou sous pression sociale.
Réponse institutionnelle
Face à cette situation, le dispositif national de protection se renforce. « Quatre Centres d’accueil spécialisés pour les femmes et enfants victimes sont désormais disponibles », indique Namizata Fofana Binaté. Ces structures offrent un accompagnement complet : médical, psychologique et juridique.
Le Programme national de lutte contre les VBG déploie également 95 plateformes multisectorielles à travers le pays. Ces points focaux facilitent le signalement des cas et l’accès aux services d’assistance.
La prévention constitue un axe prioritaire de la lutte contre les violences sexuelles. La campagne « Carton rouge aux VBG » et les 16 jours d’activisme mobilisent les communautés autour de cette cause. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du Programme d’action de Beijing, référence internationale en matière de droits des femmes.
Les Bureaux Genre, implantés localement, jouent un rôle essentiel dans la sensibilisation et l’accueil des victimes. Leur présence sur le terrain facilite la détection précoce des situations à risque.
« Un engagement collectif est nécessaire pour renforcer la lutte », souligne la conseillère technique Genre. Cette mobilisation implique les autorités, la société civile et les communautés dans un effort coordonné contre les violences sexuelles.
Le ministère de la Femme appelle à une prise de conscience collective et au renforcement des mécanismes de protection. La lutte contre l’impunité des agresseurs figure parmi les priorités de cette stratégie nationale.
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