En côte d’Ivoire, Kafolo, village du nord ivoirien, retrouve une vie normale quatre ans après l’attaque terrorisme.
Kafolo renaît de ses cendres quatre ans après les attaques jihadistes meurtrières. Ce village du nord de la Côte d’Ivoire, frappé en 2020 et 2021 par des attaques ayant fait 16 morts, retrouve progressivement une vie normale. Les habitants attribuent ce renouveau à une double réponse de l’État : sociale et militaire.
Après des mois d’abandon, Kafolo reprend vie. Les commerces rouvrent, les habitants retournent dans leurs champs et un collège a même ouvert ses portes l’année dernière. Le chef du village, Tiémogo Bamba, témoigne : « On ne nous a pas laissé tomber. Il y a eu beaucoup de changements positifs, la jeunesse a été impliquée dans le développement. »
Cette renaissance s’explique en partie par le renforcement du dispositif militaire. La présence accrue des soldats rassure les habitants. « Beaucoup de militaires sont là et veillent sur nous, ça a fait revenir la confiance, on n’a plus peur. L’agriculture a même repris », affirme le chef Bamba.
Le programme d’aide à la jeunesse
En 2022, la Côte d’Ivoire a lancé un vaste programme d’aide pour la jeunesse, ciblant particulièrement les régions du nord. L’objectif est de former les jeunes à de nouveaux métiers pour les détourner des groupes jihadistes et de l’orpaillage illégal.
Dans l’atelier de ferronnerie de Kafolo, Kambiré Koko, 18 ans, apprend son métier. Il reçoit une allocation mensuelle de 30 000 francs CFA (45 euros) pour son apprentissage. « Apprendre un métier c’est mieux que de traîner à ne rien faire. Quand tu ne fais rien, tu es tenté si on vient te proposer de l’argent et une moto pour aller dans de mauvais coins », explique-t-il.
D’autres jeunes bénéficient de prêts pour relancer leurs activités. Naminata Bamba a pu rouvrir et agrandir son restaurant, tandis que Lamissa Traoré a repris son commerce et peut désormais envoyer deux enfants supplémentaires à l’école.
Les défis persistants
Malgré ces progrès, Kafolo fait face à de nouveaux défis. Les inondations récentes causées par la crue de la Comoé préoccupent les habitants. De plus, la situation reste tendue de l’autre côté du fleuve, au Burkina Faso, où des groupes jihadistes opèrent toujours.
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Les échanges entre les deux rives se sont taris. Lamissa Traoré confie : « J’ai des parents juste là-bas au Burkina mais je n’y ai pas remis un pied depuis l’attaque de Kafolo. Les jihadistes sont juste là! » Les relations diplomatiques tendues entre la Côte d’Ivoire et la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso compliquent davantage la situation.
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