Le ministère des Ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire présente sa stratégie pour la souveraineté alimentaire avec des actions ciblées dans l’élevage et la pêche.
La souveraineté alimentaire constitue une priorité pour le gouvernement ivoirien, particulièrement dans le secteur des protéines animales. Lors des « Rendez-vous du gouvernement » du 2 avril 2025, le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Thiémoko Touré, a détaillé les mesures adoptées pour atteindre cet objectif stratégique.
La vision gouvernementale s’articule autour d’un partenariat étroit avec le secteur privé. « L’État ne peut que mettre en place les outils structurants, prendre des décrets pour réguler le secteur de sorte à viabiliser les investissements », a précisé le ministre, ajoutant que « 80% des besoins ont été adressés ».
Réalisations concrètes sur le terrain
Le ministère des Ressources animales et halieutiques a déjà engagé plusieurs actions tangibles pour dynamiser le secteur. L’installation de 243 fermes d’élevage sur le territoire national représente un pas significatif vers l’augmentation de la production locale de protéines animales.
La distribution de 424 reproducteurs ovins et caprins aux éleveurs témoigne d’une volonté d’amélioration génétique du cheptel national. Dans le domaine halieutique, l’instauration du repos biologique et la réhabilitation de 175 hectares de mangrove constituent des mesures écologiques importantes pour préserver les ressources à long terme.
Résultats actuels et objectifs futurs
Les résultats de cette politique se concrétisent progressivement dans certaines filières. La Côte d’Ivoire a atteint un taux d’autosuffisance de 99% pour la volaille, permettant de couvrir presque totalement les besoins nationaux. Pour les ovins, le taux de couverture s’élève à 74%, un niveau encourageant mais perfectible.
Les défis restent importants pour d’autres produits, notamment le poisson et les caprins, dont l’accessibilité doit être renforcée. Pour y parvenir, le ministre annonce un « Programme d’accélération de la souveraineté alimentaire en produits animaux et halieutiques » prévu pour la période 2025-2027, visant à intensifier les actions et accélérer les réformes structurelles.
Au-delà de l’aspect alimentaire, le secteur des ressources animales et halieutiques génère des retombées économiques significatives. Selon le Recensement des exploitants et des exploitations agricoles (REEA), plus de 700 000 emplois ont été créés dans ce domaine, contribuant à la réduction de la pauvreté et à l’augmentation des revenus des ménages.
Pour consolider ces avancées, le ministre préconise de « valoriser nos savoir-faire, soutenir nos éleveurs, pêcheurs, aquaculteurs et transformateurs, et encourager une consommation responsable et ancrée dans nos réalités locales ». Cette approche vise à développer des filières adaptées au contexte ivoirien et créatrices de valeur ajoutée locale.
Le Programme national de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (Ponadepa 2022-2026) constitue le cadre opérationnel de cette stratégie, avec l’ambition de transformer durablement le secteur des ressources animales et halieutiques en Côte d’Ivoire.
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