Côte d’Ivoire : Qui veut « liquider » Saf Cacao ?

Saf Cacao

Liquidation de la Saf Cacao. Les problèmes de l'entreprise ne vont pas en s'améliorant. Me Béma Sangaré, avocat de l'entreprise répond à certaines questions.

Qu'en est-il aujourd'hui,  de la liquidation SAF cacao?

SAF cacao nous inquiète. Quand je dis que l'affaire nous inquiète, c'est la de suite de la procédure. Parce que cela déchaîne des passions. Nous voyons des informations dénouées de tout fondement circuler sur les réseaux sociaux et dans la presse. Il nous revient que des services de communication de certains ministères et même de la Primature envoient des informations, dans le cadre de ce dossier des informations à des agencies de presse…

Nous estimons que nous sommes dans une procédure judiciaire, nous ne sommes pas en contentieux, ni avec la Primature, ni avec le ministère de l'Economie et des finances. Nous sommes dans une procédure contre le  Conseil café cacao qui est personnalité distincte. Et il est bon que les autorités administratives notamment l'exécutif, prennent leurs distances pour donner de la crédibilité à la décision finale qui sera rendue par la justice.

Que doit-on comprendre par l'exécutif doit prendre ses distances?

Je prends les informations qui me parviennent, qu'on peut vérifier. Le jour que le liquidateur Alain Guiémin est allé rencontrer les travailleurs à San Pedro, il a indiqué que la décision était une décision politique. Or, à mon avis, ce n'est pas une autorité politique qui a rendu cette décision (ndlr: celle de la liquidation de Saf cacao). La décision de liquidation émane d'un juge de l'ordre judiciaire.

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Par la suite, quand les collaborateurs de monsieur Alain Guiémin restés sur place ont reçu le personnel, répondant à l'inquiétude des travailleurs qui se demandaient si les activités pouvaient se poursuivre, s'ils seraient autorisés à acheter pour la campagne à venir, il a été clair et je le cite:  « tout dépend du Premier ministre , qui est notre interlocuteur. S'il veut on va acheter, s'il ne veut pas, on n'achètera pas. Sur la foi de telles déclarations, je suis en droit de penser qu'il y a une invitation des autorités dans la procédure.

Doit-on s'inquiéter pour la justice ivoirienne parce qu'apparemment vous êtes mal à l'aise dans cette affaire, vous estimez que le droit n'est pas dit. C'est cela ?

C'est cela! Nous ne cherchons pas de passe-droit.  J'estime que la procédure de liquidation n'a pas été menée conformément au traité OHADA en la matière. C'est malheureux  parce que je suis ivoirien et les 10 premières banques ivoiriennes sont impliquées dans ce dossier. Tout le monde sait que ces banques sont des filiales de banques à établies à l'extérieur; elles ont toutes les informations. On leur a communiqué tous les documents relatifs au dossier. Donc, on se décrédibiliserait à s'immiscer dans le travail des juges ou à donner des orientations.

Vous avez parlé des efforts fiscaux de SAF cacao en Côte d'Ivoire, peut-on avoir des chiffres exacts?

Le Groupe SAF cacao, durant sa splendeur 2015-2016, faisait entrer dans les caisses de l'Etat ivoirien, en termes de taxes et parafiscalités, 70 à 72 milliards FCFA par an. Finalement, en considérant les informations relatives à la procédure judiciaire, Choco Ivoire aurait été liquidée pour 293 millions FCFA, si on s'en tient aux dernières écritures du Conseil café-cacao. Cette entreprise emploie 2000 à 2500 personnes, et je vois dans la presse qu'ils ont payé 180 salariés. SAF cacao fait 160000 tonnes par traite, 180 personnes ne peuvent gérer ce tonnage.

Prince Beganssou

Liquidation de SAF Cacao : « Que l'exécutif ne s'y mêle pas ! », prévient Me Béma Sangaré

Written by Prince Beganssou

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