Abidjan, 10 juil 2020 – Le gouvernement ivoirien, par la voix de la ministre du Plan et du Développement, Kaba Nialé, interpelle les gouvernements et décideurs du monde à intensifier les efforts pour préserver les droits des populations les plus vulnérables, notamment ceux des femmes et des filles, en cette période de pandémie du Coronavirus.
Une déclaration a été produite, vendredi, dans le cadre de la 34ème édition de la Journée mondiale de la population (JMP), célébrée le 11 juillet et placée pour cette édition sous le thème, “Focus sur la COVID-19 : Comment protéger la santé et les droits des femmes et des filles dans la période actuelle”.
L'Office national de la Population (ONP), structure publique sous la tutelle du ministère du Plan et du Développement, assure la commémoration de cette journée, avec l'appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).
Selon la ministre, en situation de crise, les femmes et les jeunes filles, traditionnellement les plus vulnérables de la société, voient leur accès aux soins et aux services de prise en charge sociale gravement compromis. Ainsi, la crise sanitaire de la COVID-19 illustre bien cette situation de vulnérabilité, compte tenu de ses effets dévastateurs sur les conditions de vie des populations, les entreprises formelles et informelles.
De plus, en raison des mesures de confinement et de restriction de déplacements imposées aux populations, cette crise se traduit par des pertes d'emploi, une baisse des revenus et un accroissement de la vulnérabilité des ménages.
Pour résoudre certaines difficultés liées à cette pandémie et garantir le respect des droits des femmes et des jeunes filles, le gouvernement ivoirien veille à renforcer la résilience des ménages et des communautés à travers les mesures économiques d'appuis directs prises en leur faveur et à travers le soutien financier aux entreprises et aux entrepreneurs, y compris ceux du secteur informel. Il entend aussi sauvegarder les acquis âprement obtenus en matière de santé sexuelle et de la reproduction ainsi que de lutte contre les violences sexistes, tout en veillant à une offre de service de proximité et de qualité.
Une analyse récente de l'UNFPA souligne que 47 millions de femmes, vivant dans les 114 pays à revenu faible ou intermédiaire, seraient dans l'impossibilité d'accéder à des moyens de contraception modernes et que sept millions de grossesses non désirées seraient à prévoir si les mesures de confinement étaient prolongées de six mois et que les services de santé continuaient à être considérablement perturbés.
En outre, 31 millions de cas supplémentaires de violences basées sur le genre seraient également à prévoir. L'interruption des interventions de l'UNFPA sur le terrain pourrait donner lieu à deux millions de cas de mutilations génitales féminines et 13 millions de mariages d'enfants évitables entre 2020 et 2030, relève l'institution internationale.
tad/fmo