Soupçonnant sa femme d'adultère, Toto Konan, originaire de Kangrassou, un village de la commune de Dimbokro, a mis fin à la vie de son épouse, en lui tirant une balle dans le dos.
Kangrassou, village situé à environ six kilomètres de Dimbokro, était en plein dans les préparatifs de la cérémonie commémorant les 60 ans de vie chrétienne de la sœur Koffi Christine ce samedi 08 Septembre 2018. Pour la circonstance, le village a fait sa toilette pour accueillir les nombreux visiteurs, venus des quatre coins du pays, soutenir les villageois, dans la louange au tout puissant miséricordieux, pour sa grâce.
Un moment de fête qui, malheureusement, va connaitre un goût amer, suite à un évènement inattendu et surprenant. En effet, alors que tout le village est mobilisé comme un seul homme, Toto Konan, lui, rongé par la jalousie, nourrissait une lugubre idée. Celle de mettre fin à la vie de son épouse, Konan Adjoua, avec qui il a eu dix enfants.
En réalité, Toto Konan est un homme violent et colérique qui n'hésitait pas à rouer de coups sa femme, pour un oui ou pour un non. Malgré son âge, Toto Konan est un paysan sexuellement insatiable, qui voulait encore un onzième enfant, quand sa femme, qui n'en voulait pas entendre parler, décide de se mettre sous pilules. Ne pouvant plus supporter les bastonnades, Konan Adjoua décide de le quitter. Une décision que Toto Konan ne peut accepter. Dans le village, il accuse sans preuve certaines personnes de lui ravir le cœur de sa femme et menace de les tuer.
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Depuis trois ans, dame Adjoua a refait sa vie, entourée de ses enfants qu'elle nourrit grâce à son champ, non loin de celui de son oncle. Le jeudi 06 septembre 2018, loin de s'imaginer que sa vie lui serait prise de la façon la plus tragique, Konan Adjoua se rend dans son champ. Piqué on ne sait par quelle bête, Toto Konan se rend au domicile de sa femme et demande à ses enfants où se trouverait leur mère. Sans se soucier de ce qui pourrait arriver à leur génitrice, les innocentes créatures indiquent au père que la maman est allée au champ.
Il était 15h environ, quand le mari jaloux, armé d'un fusil calibre 12, prend la route du champ de son épouse, qui ne voulait plus de lui depuis trois ans. Là-bas, selon les explications de certains villageois au regard des traces de lutte, Toto Konan voulait satisfaire sa libido en pleine brousse. Naturellement, la femme s'y oppose et s'engage entre les deux une lutte. La femme réussit à se sortir des griffes du mari et tente de s'enfuir vers le champ de son oncle non loin de là, en criant au secours. Furieux de subir cet échec en ces temps de fraîcheur due à la pluiviométrie, Toto se saisit de son fusil et tire dans le dos de la fugitive qui s'écroule et meurt.
Le vieux N'guessan Kouakou, oncle d'Adjoua qui a entendu les cris de sa nièce, se rend précipitamment dans le champ et trouve le corps sans vie de celle-ci. Il dépêche alors un de ses enfants pour porter la nouvelle au village et saisir la gendarmerie qui s'y rend immédiatement pour le constat d'usage. Après son forfait, Toto Konan prend la fuite en direction de Didiévi mais il est appréhendé dans un champ d'hévéas. Informées de l'arrestation du meurtrier, les populations, jeunes et femmes, voulaient lui faire la peau.
Les gendarmes, face à la furia des populations, ont fait le détour par la sous-préfecture de Nofou pour regagner Dimbokro. En attendant son transfèrement devant le tribunal pour répondre de son acte, Toto Konan est à la gendarmerie, quand les villageois qui ne comprennent pas ce qui leur arrive, pleurent la mort de leur sœur et sont sans voix face à une telle cruauté.
Frederick Konaté O
