Gbagbo a-t-il vraiment changé ? Que réserve l’ancien boulanger d’Abidjan à Affi N’Guessan ?

Le deal entre Gbagbo et Affi serait en réalité un piège tendu par le premier à ce dernier : le pro-Ouattara Saïd Penda le croit fortement.

Gbagbo – Affi : l'impossible réconciliation. Le criminel de guerre Gbagbo a inévitablement marqué un grand coup politique en signant un accord avec son concurrent au sein du parti qu'il a créé, mais à y regarder de plus près, tout semble indiquer que la hache de guerre n'est pas définitivement enterrée entre l'ancien président ivoirien et son ex-premier ministre, Pascal Affi N'Guessan.

L'entente auquel sont parvenus les deux hommes prévoit qu'Affi N'Guessan – légalement président du parti au vu des textes de cette formation – concède la présidence du parti à Laurent Gagbo. En retour, ce dernier est d'accord pour qu'Affi N'Guessan devienne 1er vice-président « avec les pleins pouvoirs ». Mieux, Affi N'Guessan s'assure d'être le colistier (virtuel vice-président de la République) de pour la présidentielle d'octobre prochain.

LIRE AUSSI : Meeting libération de Gbagbo, Assoa Adou à Ouattara : « la Côte d'Ivoire est une République et non un royaume »

Tous ces arrangements devront cependant être validés par un congrès unitaire, seul souverain. Et c'est là où se trouve le piège, notamment pour Pascal Affi N'Guessan. Car si l'ancien Premier ministre de Gbagbo est allé à Bruxelles chercher la légitimité d'un peuple du resté très majoritairement fidèle à Gbagbo, l'ex-homme fort d' est, pour ce qui le concerne, en quête du récépissé du parti, dont Affi N'Guessan est l'unique dépositaire légal, jusqu'à la tenue d'un nouveau congrès qu'il est seul à pouvoir convoquer, selon les textes même du parti.

Tout ce que recherche Laurent Gbagbo, c'est que Pascal Affi N'Guessan convoque le congrès unitaire. Les textes adoptés sous la présidence Gbagbo ne reconnaissent la légalité au congrès que s'il est convoqué par le président du parti. Fort de son aura au sein du FPI, Laurent Gbagbo sait que le congrès lui sera entièrement acquis.

LIRE AUSSI : CPI : quelles sont les chances de Gbagbo le 6 février ?

C'est ainsi donc que l'accord Gbagbo-Affi de Bruxelles sera entièrement rejeté par le « congrès souverain ». Même absent de ces assises, Gbagbo sera élu président du parti et désigné séance tenante candidat à la prochaine présidentielle. Mieux, une résolution des congressistes lui donnera pleins pouvoirs pour désigner le ticket (président et vice-président) s'il est dans l'impossibilité de concourir, notamment s'il est contraint par son procès à la .

Tout au plus, Pascal Affi N'Guessan recevra en consolation un poste de 4ème vice-président ou de président d'honneur. Dans le camp de Gbagbo, Affi N'Guessan ne fait pas partie du plan, ni comme candidat à la présidentielle, pas même comme colistier.

LIRE AUSSI : Affi N'Guessan : « Gbagbo m'a mis en mission pour libérer la Côte d'Ivoire »

De son côté, Pascal Affi N'Guessan était dans de la pure ruse avec Gbagbo quand il a demandé à être désigné comme son colistier. En effet, convaincu de ce que Gbagbo ne sera pas disponible pour la prochaine présidentielle, il compte sur la règle de la substitution automatique pour être le candidat à la présidence de la République d'un front populaire (front national) ivoirien réconcilié. Mais il ruse avec plus futé que lui. Car, au FPI, c'est à malhonnête, malhonnête et demi.

Dans l'entourage de Pascal Affi N'Guessan, on nous déclare qu'il n'est pas aussi naïf pour convoquer un congrès unitaire sans s'assurer de la fidélité de la majorité des délégués. Sauf que les partisans de Gbagbo, les GOR (Gbagbo Ou Rien) affirment que « le congrès unitaire devra être le reflet d'un FPI très largement acquis à Gbagbo ou ne sera pas ».

LIRE AUSSI : Rencontre Affi-Gbagbo : le PDCI qui avait retourné sa veste en tournant le dos à Affi va t-il payer pour ses frais ?

Comme on peut le constater, l'entrevue entre les deux hommes politiques qui se disputent le FPI ne marque finalement qu'une étape dans les différentes tentatives de conciliation au sein du parti de Laurent Gbagbo.

Mais au regard des faits, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que la réconciliation de la famille politique de Gbagbo est désormais impossible. Et ce n'est nullement une hyperbole.

Ce qui est vrai, est vrai !

Les derniers articles de l'actualité ivoirienne sur Yeclo.com :

Written by Saïd Penda

Mabri futur boulanger ? Il rêve d’un scénario à la Guéï-Gbagbo pour remplacer Ouattara en 2020

Dialogue politique : EDS, la CDRP et l’URD demandent la dissolution de la CEI et disent « NON » à toute idée de parrainage