Dans une déclaration ferme, le député ivoirien Antoine Assalé Tiémoko rappelle le cadre légal du droit de grève et condamne toute forme d'intimidation envers les enseignants mobilisés pour leurs droits.
Le droit de grève des enseignants ivoiriens fait l'objet d'une défense vigoureuse de la part du député Antoine Assalé Tiémoko. Dans une récente prise de position, le parlementaire rappelle que ce droit est protégé par la Constitution ivoirienne et ne peut faire l'objet de mesures répressives tant qu'il s'exerce dans le respect de l'ordre public.
Cette intervention survient dans un contexte de tensions sociales dans le secteur éducatif où des mouvements de protestation se heurtent à des réactions que le député juge contraires aux principes d'un État de droit. Il appelle à privilégier le dialogue plutôt que la confrontation.
La grève comme droit constitutionnel inaliénable
Le député Assalé Tiémoko pose d'emblée le cadre juridique de son analyse : « La grève est un droit constitutionnel. Dans un État de droit, la grève est un moyen de revendications reconnu par les lois nationales et les conventions internationales », affirme-t-il sans ambiguïté dans sa déclaration.
Il précise les limites de l'action gouvernementale face à ce type de mouvement social : « La seule action que peut mener l'autorité face à une grève est de reprendre ou de maintenir les négociations avec les grévistes ou, dans l'impossibilité, d'attendre la fin de la grève ». Cette position souligne l'importance du respect des procédures légales dans la gestion des conflits sociaux.
Condamnation des intimidations et appel au dialogue
Le parlementaire condamne explicitement les méthodes coercitives employées contre les grévistes. « Toutes les menaces, tous les actes d'intimidation, toute arrestation contre des grévistes qui ne perturbent pas l'ordre public sont des actes illégaux et une violation de la constitution », déclare-t-il, qualifiant ces pratiques de contraires aux valeurs démocratiques.
Antoine Assalé Tiémoko invite les autorités à changer d'approche : « J'invite le gouvernement à utiliser l'arme des forts qui est l'arme de la négociation et non l'arme des faibles et de ceux qui n'ont pas de solutions ». Ce message s'adresse également aux enseignants qu'il appelle à « garder ouvertes les portes de la négociation » malgré le contexte de grève.
Le député élargit son propos à une critique plus structurelle du système éducatif ivoirien. Il « dénonce la politisation du système éducatif à travers les mouvements associatifs à caractère politique d'enseignants », rappelant que leur présence avait été « formellement interdite par les résolutions des états généraux de l'éducation nationale ».
Cette analyse s'accompagne d'une formule percutante qui résume sa pensée : « C'est la revendication de droits par les armes à feu qui déstabilise un pays et qui est par conséquent condamnable et non la revendication par la craie ». Il conclut par un appel au respect de la profession enseignante, soulignant que « les enseignants ont droit au respect ».
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