Effondrement d’immeuble à Yamoussoukro : L’architecte, un député proche de Guikahué convoqué par la justice

Le député Camille Séka Atsé et Maurice Kakou Guikahué
Le député Camille Séka Atsé et Maurice Kakou Guikahué

Le mercredi 14 juin 2018, la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro était secoué par l'effondrement d'un immeuble en construction de quatre niveaux. Dix personnes avaient péri sous les décombres ou de leurs blessures. Deux semaines après le drame, le conseil des ministres a annoncé ce mercredi 27 juin 2018, que le député (PDCI) Camille Séka Atsé, l'architecte, serait entendu par la justice. Effondrement immeuble Yamoussoukro député Adzopé.

, porte-parole du gouvernement, a annoncé, à l'issue du conseil des ministres, qui a eu pour cadre la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la paix de Yamoussoukro, que dans le dossier de l'effondrement mortel de l'immeuble en construction, de Yamoussoukro, le maître d'oeuvre Kouassi Benihoua Théophile avait été placé sous mandat de dépôt.

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Quant à la propriétaire de l'ouvrage, Amin Nacho Rosalie, épouse Yobouet, elle est recherchée par la justice ivoirienne. Celle-ci serait en France où elle résiderait habituellement. Quant à l'architecte, ce n'est autre que le député d'Adzopé sous-préfecture Camille Séka Atsé. Celui-ci est appelé à être entendu par le parquet, le 6 juillet prochain.

« Mes frères PDCI, continuez de croire en nous, nos frères du FPI et nous, nous irons loin. Nous allons prendre le pouvoir en 2020, je vous le dis » (Séka Atsé)

La convocation de ce député étonne ses proches. « L'architecte est un peu comme un dessinateur de poupée. Quand un dessinateur finit de réaliser son dessin, il le remet à celui qui a commandé le dessin. Si le client décide de fabriquer sa poupée en porcelaine ou en argile, le dessinateur n'y peut rien », confie ce proche du député Séka Atsé.

Conseil des ministres présidé par le président Alassane Ouattara, ce mercredi 27 juin 2018 à Yamoussoukro
Conseil des ministres présidé par le président Alassane Ouattara, ce mercredi 27 juin 2018 à Yamoussoukro

De fait, celui-ci était jusque-là le protégé de , secrétaire général de la présidence et chargé des Relations avec les Institutions par intérim. C'est lui qui avait proposé à , président du PDCI, sa nomination en qualité de délégué départemental du vieux parti, dans la sous-préfecture d'Adzopé, en juin 2017.

Implications politiques et parlementaires

Mais très vite, les relations entre les deux hommes se sont dégradées. En novembre 2017, en présence de , le député avait ouvertement prôné un rapprochement avec le Front populaire ivoirien (FPI). « Mes frères PDCI, continuez de croire en nous, nos frères du FPI et nous, nous irons loin. Nous allons prendre le pouvoir en 2020, je vous le dis », avait-il déclaré, à Moapé, devant une foule de partisans.

Le député est-il cité simplement comme témoin ou doit-il se rendre devant le procureur comme accusé, étant donné que si l'élu, qui bénéficie d'une immunité parlementaire est accusé, une procédure doit être respectée ? Le porte-parole du gouvernement n'a pas donné davantage d'explications. Les implications politiques et parlementaires de cette affaire ne font donc que commencer.

Elvire Ahonon, envoyée spéciale à Yamoussoukro

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Written by Elvire Ahonon

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