Exclusif / Limogeage du colonel Ouassénan de l’EFA : Voici ce qui a tout provoqué

Le colonel Jean Hubert Ouassénan, 2è à partir de la gauche
Le colonel Jean Hubert Ouassénan, 2è à partir de la gauche

On en sait un peu plus sur le limogeage, mi-mai 2018, du colonel Jean Hubert Ouassénan, alors commandant de l'Ecole des forces armées () de Côte d'Ivoire, logée dans le camp militaire de (Yamoussoukro). Un bizutage impliquant une élève officier malienne est à son origine. Mais pas seulement. Colonel Ouassénan.

C'est en février 2017 que le colonel Jean Hubert Ouassénan, fils du célèbre Général Gaston Ouassénan Koné, a été nommé au commandement de l'EFA. La cérémonie avait été présidée à Zambakro par le Général chef d'état-major des armées (Cema) lui-même, le Général . Créé en 1961, un an après l'indépendance de la Côte d'Ivoire, l'EFA connaissait ainsi son 27è commandant.

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Très vite, le jeune colonel réputé rigoureux a imprimé sa marque. Ainsi, un élève officier doctorant, qui avait pu intégrer l'école, sans avoir auparavant validé son doctorat a été radié des effectifs, après que le colonel Ouassénan eut découvert la supercherie. L'officier supérieur à l'origine de la fraude a été purement et simplement démis de ses fonctions, avant d'être traduit devant le conseil de discipline.

« La jeune élève officier a été transférée en France où elle a encore subi au moins une opération. Informé de ce drame l'officiel malien a saisi l'état-major de l'armée malienne, qui à son tour a protesté auprès de l'état-major ivoirien »

La nouvelle s'était vite répandue dans le microcosme militaire, coutumier de pratiques de ce genre, et certains officiers supérieurs attendaient le jeune officier aux dents longues, accusé d'être trop proche du Cema. L'occasion a été donnée à ceux qui lui en voulaient pour sa rigueur, après un bizutage qui a failli tourner au drame.

Ecole des forces armées (EFA) de Zambakro
Ecole des forces armées (EFA) de Zambakro

En effet, nos sources indiquent que l'un des formateurs conduits par l'officier Gosset Zadi a particulièrement été dur avec une élève officier malienne. Même si notre source admet que ce traitement de choc coutumièrement appelé bizutage dans l'armée, n'avait rien de sexiste, encore moins de machiste ou de xénophobe, il ne demeure pas moins que celui-ci a été dramatique pour la jeune dame, proche d'un officiel malien.

Colonel Jean Hubert Ouassénan et la crise diplomatique

Le traitement de choc a été tellement violent que cela a nécessité plusieurs interventions chirurgicales en Côte d'Ivoire, sans grand succès. La jeune élève officier a été transférée en France où elle a encore subi au moins une opération. Informé de ce drame l'officiel malien a saisi l'état-major de l'armée malienne, qui à son tour a protesté auprès de l'état-major ivoirien. L'affaire a pris des tournures de crise diplomatique.

Quand bien même, le colonel Ouassénan n'a pas autorisé ce bizutage, il a été contraint d'assumer les conséquences. Il a été démis de son poste, en même temps que l'officier Zadi. Même si le colonel Ouassénan est réputé loyal à Alassane Ouattara et fidèle au Général Touré, ce dernier n'a pas apprécié une sortie de son père, le Général à la retraite Gaston Ouassénan Koné. Il avait indiqué que « les chefs n'ont pas le courage de prendre leurs responsabilités », face aux mutineries à succès.

Emmanuel Gautier

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Written by Emmanuel Gautier

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