Dans l'émission Le Grand Talk sur LifeTV le 18 mars 2025, Assalé Tiémoko a appelé à sortir du cadre juridique pour résoudre l'exclusion électorale de Laurent Gbagbo par la CEI.
Assalé Tiémoko a critiqué frontalement les approches juridiques envisagées pour résoudre l'exclusion de Laurent Gbagbo de la liste électorale provisoire. Lors de l'émission « Le Grand Talk » diffusée sur LifeTV le 18 mars 2025, le président d'AUJOURD'HUI ET DEMAIN, LA CÔTE D'IVOIRE (ADCI) a qualifié certaines propositions de « moquerie » envers les Ivoiriens.
Cette prise de position intervient dans un contexte électoral tendu, après la publication par la Commission électorale indépendante (CEI) d'une liste provisoire dont sont absents plusieurs opposants, dont l'ancien président Gbagbo. Pour Assalé Tiémoko, les solutions juridiques évoquées ne sont pas crédibles et détournent l'attention des véritables enjeux politiques.
La dénonciation des fausses solutions
« Certains évoquent l'idée d'une proposition de loi d'amnistie au Parlement. Franchement, arrêtons de nous moquer des Ivoiriens ! », a déclaré sans détour Assalé Tiémoko sur le plateau télévisé. Le président d'ADCI a justifié son scepticisme par sa propre expérience législative : « Moi-même, j'ai soumis plusieurs propositions de loi qui n'ont jamais été programmées pour débat, alors imaginez une loi d'amnistie… »
Cette critique directe des solutions formelles proposées s'accompagne d'une analyse plus profonde de la nature du problème. « Le cas de Laurent Gbagbo n'est plus un problème judiciaire. Sa résolution repose d'abord sur la bonne foi des acteurs politiques et des dirigeants actuels », a affirmé Assalé Tiémoko, recentrant le débat sur la dimension politique de la question.
L'appel à une approche politique
Pour Assalé Tiémoko, la voie à suivre est claire : « La situation du Président Laurent Gbagbo doit être réglée sous un angle politique ». Cette position s'appuie sur un constat : « Lorsqu'un problème est d'ordre politique, il faut des solutions politiques. La loi ne peut pas tout régler, surtout quand la justice a déjà tranché ».
Le président d'ADCI a rappelé que la Côte d'Ivoire a une tradition de résolution politique des crises : « En Côte d'Ivoire, nous avons toujours réglé nos différends par des décisions politiques pour avancer. Pourquoi ce qui a été fait hier ne pourrait-il pas l'être aujourd'hui ? ». Cette référence aux précédents historiques vise à montrer que des solutions existent en dehors du cadre strictement juridique.
L'avertissement sur la crise en cours
Assalé Tiémoko n'a pas hésité à qualifier la situation actuelle de crise : « Nous sommes déjà en pleine crise pré-électorale », a-t-il averti. Cette analyse s'inscrit dans une perspective historique inquiétante : « On a l'impression que nous sommes enfermés dans un cycle de 10 ans où la folie s'empare de nous et nous pousse droit dans le mur ».
Cette mise en garde s'accompagne d'un appel à l'anticipation : « Il faut anticiper et régler ce problème en amont, pour éviter que le débat politique ne soit à nouveau empoisonné ». Pour le président d'ADCI, le traitement du cas Gbagbo est symptomatique d'un problème plus large qui risque de perturber l'ensemble du processus électoral si aucune solution n'est trouvée rapidement.
L'intervention d'Assalé Tiémoko se conclut par un appel à sortir des querelles personnelles : « Il est temps d'arrêter ces débats de personnes qui nous détournent des vrais enjeux de fond ». Ce message final invite les acteurs politiques ivoiriens à élever le débat au-delà des cas individuels pour aborder les questions essentielles qui préoccupent les citoyens.
Cette position rejoint les préoccupations de nombreux observateurs qui craignent que les controverses autour de la liste électorale ne monopolisent l'attention au détriment des programmes et projets politiques. Alors que s'ouvre la période de contentieux électoral, l'appel d'Assalé Tiémoko à une solution politique pour le cas Gbagbo résonne comme une tentative de désamorcer une crise naissante.
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