En Côte d’Ivoire, la production d’or artisanale a augmenté de 86% en deux ans pour atteindre 730 kg en 2024. Le ministre Sangafowa annonce une refonte du secteur pour le dissocier de l’orpaillage illégal.
L’or artisanal ivoirien connaît une croissance significative depuis deux ans. Lors d’une conférence de presse tenue lundi à Abidjan, Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, a révélé que la production des petites mines est passée de 392 kg en 2022 à 730 kg en 2024, soit une hausse de 86,22%.
Cette évolution positive doit cependant être mise en perspective. Ces 730 kg ne représentent que 1,2% de la production aurifère nationale, estimée à 59 tonnes en 2024. Un chiffre qui illustre la marge de progression dont dispose encore ce secteur dans l’économie minière ivoirienne.
L’ombre de l’orpaillage illégal
La petite mine légale souffre d’une confusion tenace avec l’orpaillage clandestin. Le ministre Sangafowa a particulièrement insisté sur ce point lors de sa présentation aux médias. Cette amalgamation constitue un obstacle considérable au développement du secteur artisanal encadré.
L’orpaillage illégal véhicule une image négative associée à l’insécurité, au désordre social et aux dommages environnementaux. L’utilisation incontrôlée de substances toxiques par les exploitants clandestins contamine les sols et les cours d’eau, affectant durablement les zones d’extraction et leurs populations.
Un secteur à réinventer
Face à cette situation, le gouvernement ivoirien prévoit une refonte du cadre réglementaire de la petite mine. « Nous ferons un état des lieux qui nous permettra de mettre en exergue les forces et les faiblesses du secteur et d’identifier les enjeux économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels qui s’y rattachent », a expliqué le ministre.
Cette réforme vise à créer les conditions d’une exploitation artisanale responsable et performante. L’approche annoncée se veut « novatrice, inclusive et adaptée aux réalités locales », selon les termes employés par Mamadou Sangafowa Coulibaly. L’objectif est de transformer ce secteur en vecteur de développement économique local.
Des découvertes minières prometteuses
Le potentiel minier de la Côte d’Ivoire s’est confirmé ces dernières années avec plusieurs découvertes d’importance. Entre fin 2022 et mars 2025, de nouveaux gisements d’or, mais aussi de coltan, de nickel et de cuivre ont été identifiés sur le territoire national.
Cette diversification des ressources minérales élargit les perspectives du secteur extractif ivoirien. Le gouvernement a laissé entendre que d’autres découvertes pourraient suivre dans les prochaines années, soulignant l’importance stratégique d’une politique minière globale.
La transformation du secteur artisanal représente un enjeu majeur dans cette stratégie nationale. En intégrant les petits exploitants à la chaîne de valeur officielle, les autorités espèrent maximiser les retombées socio-économiques tout en réduisant l’impact environnemental des activités extractives.
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