FESCI : l'assassinat de Déagoué Mars Aubin, dit « Général Sorcier », soulève l'indignation. Le corps de cet opposant au secrétaire général a été découvert au CHU de Cocody.
Avec le FESCI, un nouveau chapitre sanglant s'est écrit dans l'histoire du syndicat étudiant ivoirien. Déagoué Mars Aubin, connu sous le pseudonyme « Général Sorcier », a été assassiné. Son corps sans vie a été découvert dans la nuit du 29 au 30 septembre 2024 au CHU de Cocody.
Ce drame s'inscrit dans une longue série d'actes violents qui ont marqué l'histoire de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI). Ferro Bally, journaliste ivoirien, rappelle : « De Félix Houphouët-Boigny à Alassane Ouattara, en passant par Laurent Gbagbo, la violence politique a pris pied sur les campus, instrumentalisés avec les matchettes et les gourdins. » Il ajoute que « les crimes et comportements mafieux de la FESCI endeuillent les cités universitaires et des familles. »
Une organisation controversée
La FESCI, initialement créée comme un syndicat étudiant, a progressivement dévié de sa mission première. Selon Bally, « L'organisation estudiantine est passée du syndicalisme au grand banditisme. Elle s'est transformée en une sorte de milice armée ou un groupe d'autodéfense, qui se livre impunément aux agressions de toutes sortes, aux rackets, aux intimidations et aux meurtres. »
Le journaliste souligne également que « 34 ans après sa naissance, elle ne se bonifie pas comme le bon vin. Elle a pris la belle allure d'un refuge tout trouvé pour le recyclage d'étudiants carriéristes, qui ont appris à faire du statut d'étudiant un emploi et une profession. »
Réactions et enquête en cours
Suite à ce nouvel assassinat, le gouvernement ivoirien a pris des mesures immédiates. Toutes les activités syndicales ont été suspendues sur l'ensemble du territoire national. La direction de la police criminelle a interpellé le secrétaire général de la FESCI, Kambou Sié, ainsi que d'autres membres de l'organisation dans le cadre de l'enquête pour meurtre.
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Bally note que « le silence de l'Union nationale des anciens de la FESCI (Una-FESCI) est assourdissant. » Il explique que cette union, « traversée par des vents contraires, vit aussi des heures agitées, divisée qu'elle reste sur l'application des textes. » Cette situation met en lumière les difficultés persistantes au sein des structures liées à la FESCI, même après la période estudiantine.
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