Progressivement, le secteur agricole qui constitue plus d’un tiers de l’économie ivoirienne sera fiscalisé. Voilà le projet que prépare le gouvernement pour les agriculteurs en général et les planteurs de cacao en particulier.
Le gouvernement ivoirien veut créer des impôts dans le secteur agricole dont la cacaoculture. Le projet a été présenté aux chefs d’entreprise, le mardi 25 avril 2018. A l’initiative de la commission juridique et fiscale de la confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), le directeur des impôts, Ouattara Abou Sié a donné les motivations de la fiscalisation dans l’agriculture:
Fiscalisation dans l’agriculture, les raisons
« Lorsque vous avez une économie comme la Côte d’Ivoire qui est constituée à plus de 40% du secteur agricole, qui n’est pas fiscalisé, il est tout à fait évident que vous ne pouvez pas atteindre le même niveau d’actions fiscales que dans un pays où l’agriculture ne représente que 10 à 20%. C’est une problématique qu’il faudra adresser dans le cadre des prochaines annexes fiscales, pour que progressivement, le secteur agricole qui constitue plus d’un tiers de l’économie ivoirienne soit fiscalisé. C’est imparable, il n’y a pas de politique ni technique fiscale pour y arriver. C’est le seul chemin »
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La pression fiscale en Côte d’Ivoire
Pour le directeur général des impôts, la pression fiscale provient de la non fiscalisation d’un certain nombre de secteurs qui ont un gros poids dans l’économie nationale et une maigre contribution. « C’est le cas de l’agriculture. Quand on ajoute au secteur agricole qui pèse 40% du PIB exonéré de prélèvements fiscaux, le secteur informel dont la contribution est marginale et la fraude, il est clair, estime le directeur général des impôts, qu’on ne peut pas voir le niveau de pression fiscale satisfaisant. », a-t-il expliqué.
« Cela ne va pas se faire du jour au lendemain »
L’absence de fiscalisation d’un grand pan de l’agriculture joue en sa défaveur en termes de remontée de la pression fiscale, a indiqué Ouattara Sié. Il reconnaît que cela « ne va pas se faire du jour au lendemain » mais il faudrait selon lui, que progressivement, certaines parties de l’agriculture soient fiscalisées. Une idée peu appréciée par le patronat.
Jean-Marie Ackah, président de la CGECI, a confirmé que le secteur privé est pour des réformes qui permettront l’élargissement de l’assiette fiscale, en vue de faire baisser le niveau de pression fiscale supportée par les entreprises du secteur formel mais est inquiet quant à la procédure.
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La contribution de l’agriculture aux recettes fiscales
Il a dit ne pas être de l’avis du directeur des impôts qui a estimé que le niveau de contribution du secteur de l’agriculture aux recettes fiscales est minime comparée à son poids dans l’économie nationale.
« Peut-être que ce n’est pas pris en compte au nombre des indicateurs qui permettent de déterminer la pression fiscale, mais l’agriculture contribue largement à la richesse de ce pays. La culture du cacao, la culture de l’anacarde, etc., à travers le système du droit unique de sortie (DUS) ou autres taxes, contribuent de manière non négligeable à la mobilisation des ressources de l’Etat », a relevé le président de la CGECI.
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Prix du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana
Pour la campagne 2017-2018, en Côte d’Ivoire, le kilo du cacao sera vendu à 700 francs CFA contrairement au Ghana qui a pris la décision de maintenir le prix à la production à 960 franc CFA. Le prix du coton, l’un des principaux produits agricoles du Mali sera vendu avec une augmentation de 13 franc à 250 franc CFA.
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