Frais d’inscription à l’école : Voici comment le Clan se partage les 6000 FCFA

Le président a promis que s'il arrivait au pouvoir, les frais d'inscription à l'école publique seraient supprimés. Sept ans qu'il est là et aucun début de commencement d'application de cette promesse électorale. Bien au contraire, une mafia a été mise en place, pour se sucrer sur le dos du contribuable. Voici comment les 6 000 FCFA des frais d'inscription en ligne sont répartis. Quant aux frais d'inscription physique, personne ne sait à quoi cela sert.

1. Celpaid (plate-forme qui s'occupe de l'inscription en ligne et fondé par Mamadou Sanogo, ancien ministre de la Construction, député et président de commission à l'assemblée nationale) : 1 000 FCFA.

Signalons que chaque année, depuis 2011, c'est une moyenne de 4 millions d'inscrits, soit une moyenne de 4 milliards FCFA.

2. Comité de gestion des établissements (Coges) : 1 700 FCFA. Rappelons que les frais de Coges sont encore payés dans les établissements physiques, comme frais annexes. En partant toujours sur la base de 4 millions d'élèves, nous sommes à 6.8 milliards FCFA. Cette somme est-elle vraiment distribuée aux Coges ? Par quel mécanisme ? Mystère.

3. Le Fonds d'aide aux établissements scolaires (FAES) créé par la ministre par note circulaire N°0500/MEN/IGEN/ki) datée de novembre 2011 et réparti comme suit :  850 FCFA. Cette taxe prélevée est-elle vraiment reversée aux chefs d'Etablissement ? Difficile de l'affirmer, vu l'état de délabrement de nos établissements publics.

5. Fonds régional de l'école (FREC) théoriquement destinés aux directeurs régionaux et départementaux de l'éducation nationale : 200 FCFA.

6. Fonds de soutien à l'éducation nationale (FOSEN) : 300 FCFA. Cette somme est destinée au cabinet de la ministre Kandia Camara. A quel titre et pour quoi ? Personne ne l'explique. Sur une moyenne de 4 millions d'inscrits, c'est donc 1.2 milliard FCFA qui sont reversés chaque année.

7. Fonds de soutien à l'animation pédagogique (FOSAP) destinés aux antennes pédagogiques : 175 FCFA

8. Fonds de soutien au pilotage du système (FSPS) : 200 FCFA. Cette somme est censée servir à l'Inspection générale de l'éducation nationale. Dans les faits, les frais d'inspection sont encore supportés par les instituteurs stagiaires.

9. Fonds de soutien au conseil consultatif de l'éducation nationale (FACCEN) : 75 FCFA. Ce fonds a été récemment créé par la ministre. A quoi sert-il ? Qui le gère ? Comment ? Mystère.

10. Fonds d'appui au suivi du fichier des élèves (FASFE) : 75 FCFA. Ce fonds est aussi nouveau, c'est une pure moquerie, en ce sens que le suivi d'un fichier est juste une activité informatique, à partir de simples ordinateurs.

11. Fonds de soutien à l'orientation et des bourses (FSO) : 75 FCFA. Un fonds nouvellement créé dont l'utilité reste à désirer, d'autant que les bourses elles-mêmes sont quasi inexistantes et qu'il existe une direction de l'orientation.

12. Fonds de soutien à la formation continue (FSFC) : 75 FCFA. Le seul fonds qui mérite sa place dans ce tableau. (soit environ 300 millions).

13. Fonds de soutien à la gestion du personnel (FSGP) : 75 FCFA, directement gérés par la ministre. Ce fonds n'a pas sa place, d'autant que les outils de gestion du personnel en matière de ressources humaines sont des logiciels universels, qui n'ont pas besoin de fons spécial.

Notons que tous ces fonds n'ont rien à voir avec le budget de l' octroyé chaque année. Ce sont des fonds qui échappent à tout contrôle et qui ne transitent pas par le Trésor, puisque si tel était le cas, c'est le Trésor qui aurait encaissé l'argent pas Celpaid, une structure privée.

Outre ces frais d'inscription en ligne, les parents d'élèves sont encore obligés de payer des frais d'inscription physiques et d'autres frais annexes. Bref. Une mafia bien organisée, qui se sucre sur le dos du contribuable, sans que le président Alassane Ouattara, saisi de ces frais farfelus, depuis plusieurs années, n'ose réagir. Voici pourquoi l' parle d'enrichissement illicite d'un clan. Elle n'a pas tort.

Emmanuel Gautier

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Written by Emmanuel Gautier

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