Le syndicaliste Ghislain Duggary Assy a été incarcéré ce 4 avril 2025 au pôle pénitentiaire d'Abidjan pour coalition illégale, alors que le mouvement de grève des enseignants se poursuit.
La détention de Ghislain Duggary Assy au pôle pénitentiaire d'Abidjan a été confirmée le 4 avril 2025. Cette incarcération fait suite à la décision du procureur de la République de le placer sous mandat de dépôt pour deux infractions : coalition d'agents publics et entrave au fonctionnement des services publics de l'État.
Le timing de cette mesure judiciaire interpelle, survenant en plein mouvement de grève dans le secteur éducatif. Le syndicaliste, figure connue des cercles revendicatifs, se retrouve ainsi écarté des mobilisations au moment même où les actions collectives atteignent leur point culminant dans plusieurs établissements scolaires du pays.
Procédure judiciaire en cours
Le procureur dispose maintenant d'un délai légal de 15 jours pour traduire Duggary devant le tribunal correctionnel. Cette période marque une phase d'instruction durant laquelle les éléments à charge et à décharge seront compilés en vue du procès à venir.
La défense du syndicaliste devra démontrer que ses actions s'inscrivaient dans le cadre légal du droit syndical, protégé par la Constitution ivoirienne et les conventions internationales ratifiées par le pays.
Impact sur le mouvement social
L'incarcération de Duggary intervient dans un contexte social tendu où les revendications des enseignants se multiplient. Son absence physique du terrain des négociations pourrait modifier la dynamique des discussions entre les syndicats et les autorités.
Le député Assalé Tiémoko Antoine a exprimé son soutien au syndicaliste incarcéré par des mots d'encouragement : « Sois fort! Ils ne peuvent pas te faire plus de mal que ce que tu as déjà subi devant ton épouse et ta fille ». Cette déclaration fait allusion aux conditions de l'interpellation, sujet de controverse parmi les sympathisants du mouvement.
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur l'équilibre entre le droit de grève, constitutionnellement garanti, et l'impératif de continuité du service public. Elle met également en lumière les tensions inhérentes aux relations entre l'État et les corps intermédiaires dans un contexte de revendications sociales.
Le traitement judiciaire réservé à Duggary sera observé attentivement par l'ensemble des acteurs syndicaux. Son procès, prévu dans les deux prochaines semaines, pourrait devenir un baromètre de l'approche des autorités vis-à-vis des mouvements sociaux dans la fonction publique.
En attendant cette échéance judiciaire, les organisations syndicales n'ont pas encore annoncé leurs intentions quant à d'éventuelles actions de solidarité ou à la poursuite du mouvement de grève dans les écoles.
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