Le professeur Gnangbo Kacou a annoncé sa candidature pour la présidentielle de 2025 ce mercredi 9 avril, proposant une refonte du modèle économique et éducatif ivoirien.
La course à la présidentielle ivoirienne de 2025 s'est enrichie d'un nouveau candidat. Gnangbo Kacou, expert fiscaliste et figure du parti Les Centristes, a formalisé sa candidature lors d'une conférence de presse tenue ce mercredi 9 avril à Abidjan. Cette annonce intervient plusieurs mois avant l'ouverture officielle des candidatures prévue en août.
Le candidat, issu de la Coalition pour l'alternance pacifique (CAP), a exprimé son intention d'être le premier à déposer son dossier auprès de la Commission Électorale Indépendante dès l'ouverture du processus électoral. Une démarche qui, selon ses mots, n'est « pas un instrument, ni une campagne publicitaire, mais la force d'une réalité implacable ».
Critique de la gouvernance actuelle
Dans son allocution, Gnangbo Kacou n'a pas épargné les institutions électorales du pays. Il a notamment fustigé la CEI et le Conseil constitutionnel qui seraient, d'après lui, entre les « mains du pouvoir en place et réduits à de simples instruments de servitude ».
Le candidat a étayé sa critique par des données chiffrées sur la situation socio-économique. « La Côte d'Ivoire est classée parmi les 69 pays au monde où le coût de la vie est le plus élevé, avec un indice de 31,79 », a-t-il indiqué. Sur le continent africain, le pays se positionnerait parmi les quatre nations où la vie est la plus chère, derrière l'Éthiopie, le Botswana et le Mozambique.
Le programme économique défendu par Gnangbo Kacou repose sur une vision protectionniste et axée sur la valorisation locale. « Dès mon élection, je prendrai un décret pour que plus aucune matière première ne sorte du pays », a-t-il affirmé sans détour devant son auditoire.
Cette approche vise à promouvoir le « Made in Côte d'Ivoire » pour stimuler l'économie nationale. Plus audacieux encore, le candidat a évoqué la création d'une monnaie nationale, qu'il souhaite nommer « Ivoire », accompagnée d'un bitcoin national. Des propositions qui marquent une rupture avec le franc CFA actuellement en circulation.
Priorité à l'éducation
La formation et l'éducation occupent une place centrale dans le projet présenté par l'expert fiscaliste. Il envisage d'injecter 1 000 milliards de F CFA chaque année dans la formation, un investissement significatif à l'échelle nationale.
« Nous attribuerons 1 000 bourses d'études annuellement pour la formation des étudiants à l'étranger », a précisé le candidat. Son programme prévoit également une réforme de l'enseignement général pour « rivaliser avec les grandes écoles du monde ». Le soutien aux start-ups figure aussi parmi ses priorités, sans que des modalités précises n'aient été détaillées.
S'appuyant sur des données qu'il attribue à la Banque mondiale, Gnangbo Kacou a rappelé que la Côte d'Ivoire se classe « parmi les 40 pays les plus pauvres du monde, sur 187 ». Le candidat a particulièrement insisté sur la situation de l'emploi des jeunes : « Neuf jeunes sur dix sont au chômage, ce qui constitue une condamnation silencieuse de toute une génération à l'angoisse ».
Face à ce constat, il a appelé à la mobilisation pour entrer dans ce qu'il nomme « le nouveau monde pour une Côte d'Ivoire nouvelle ». Le professeur a conclu en sollicitant le soutien populaire dans cette entreprise qu'il qualifie de « défi », non seulement pour la génération actuelle mais aussi pour les générations futures et « pour ceux qui ont versé leur sang pour la Côte d'Ivoire ».
Cette candidature intervient dans un contexte politique ivoirien en pleine restructuration, à quelques mois d'une élection présidentielle dont les enjeux s'annoncent déterminants pour l'avenir du pays.
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