Le député Assalé Tiémoko Antoine réclame un communiqué officiel du procureur sur l'arrestation du syndicaliste Ghislain Duggary Assy dans un contexte de grève des enseignants.
Assalé Tiémoko Antoine a réagi à l'arrestation du syndicaliste Ghislain Duggary Assy par un message publié sur les réseaux sociaux. Le député de la nation a exprimé son inquiétude concernant les conditions de cette interpellation, qu'il qualifie d' »enlèvement », et a demandé des explications officielles sur cette affaire.
Cette arrestation intervient dans un contexte social tendu, marqué par le début d'une grève de 48 heures des enseignants ivoiriens le 3 avril 2025. Le mouvement, initié par l'Intersyndicale du secteur Éducation-Formation, porte sur l'octroi de la prime d'incitation et le respect des libertés syndicales, thèmes directement liés à la situation du syndicaliste interpellé.
La position du député
Dans son message, Assalé Tiémoko Antoine insiste sur la nécessité de respecter les procédures légales lors des arrestations. « Nous attendons le communiqué du procureur de la République, sur les motifs de l'enlèvement du syndicaliste Ghislain Duggary Assy », a-t-il écrit, rappelant ainsi l'importance du cadre juridique.
Le député souligne également les principes démocratiques qui devraient encadrer ce type d'intervention : « Dans une démocratie, aucun citoyen ne peut être arrêté chez lui sans l'autorisation du Procureur de la République et sur la base de motifs valables pénalement. » Cette déclaration met en question la légalité de l'opération menée contre le syndicaliste.
Le parlementaire a précisé qu'il attendrait le communiqué officiel avant de se prononcer davantage sur l'affaire, adoptant ainsi une position prudente mais ferme. Il a cependant tenu à adresser un message personnel au syndicaliste : « D'ici là, où que tu sois Duggary, force à toi. C'est le sort commun, sous nos tropiques, de ceux qui luttent conformément aux lois et qui n'ont parfois pour seule arme qu'un stylo, qu'une bouche ou un simple morceau de craie. »
Le contexte syndical
L'arrestation de Ghislain Duggary Assy s'inscrit dans un climat de tensions croissantes entre les syndicats d'enseignants et le gouvernement ivoirien. La grève débutée le 3 avril 2025 fait suite à l'échec des négociations avec les autorités, notamment avec la ministre de la Fonction Publique, Anne Désirée Ouloto.
Les revendications portent principalement sur l'extension de la prime d'incitation à tous les enseignants, actuellement octroyée de manière sélective selon les syndicats. Le respect des libertés syndicales, thème qui prend une résonance particulière avec l'arrestation d'un leader syndical, figure également parmi les demandes des grévistes.
Cette interpellation pourrait être perçue comme une tentative d'intimidation dans un contexte où la ministre Anne Désirée Ouloto a rappelé que les grèves non conformes aux procédures légales exposent leurs initiateurs à des sanctions disciplinaires et pénales.
Réactions et divisions
La réaction d'Assalé Tiémoko Antoine intervient alors que le mouvement syndical lui-même connaît des divisions. Certains syndicats se sont désolidarisés de la grève, préférant poursuivre le dialogue avec le gouvernement pour résoudre les problèmes du secteur éducatif.
L'Association des Directeurs Régionaux de l'Éducation Nationale a également critiqué ce mouvement, le qualifiant de tentative de prise en otage du système éducatif à un moment où les élèves préparent des examens importants comme le BEPC et le Baccalauréat.
La position du député, qui demande des explications sans condamner directement les autorités, illustre la complexité de la situation politique et sociale autour de cette affaire. Sa réaction mesurée mais ferme appelle au respect des procédures légales et des libertés individuelles, tout en reconnaissant les défis auxquels font face les militants syndicaux en Côte d'Ivoire.
A LIRE AUSSI
- Salaires des enseignants : Ghislain Duggary Assy dénonce les propos de Mamadou Touré
- Lancement de la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon 2020
- Prise en charge des survivantes des VBG : un sociologue recommande la création d'un fonds
- Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali : l'ONU accuse la France
- FIF : fin de contrat pour Gasset et Printant