Les intersyndicales IS-MENA/METFPA ont suspendu leur préavis de grève des enseignants suite à une rencontre avec Anne Ouloto. Les discussions sur la prime d'incitation reprendront en mai 2025.
Le préavis de grève déposé par les intersyndicales IS-MENA/METFPA a été suspendu jusqu'au mois de mai. Cette décision intervient après une réunion tenue le vendredi 28 mars 2025 au cabinet de la Ministre d'État, Ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration. « Cette initiative, conformément à l'esprit de la trêve sociale en cours, visait à inviter les signataires de ce préavis à privilégier le dialogue et la paix sociale », indique le communiqué officiel publié à l'issue de la rencontre.
La négociation s'est déroulée dans un contexte particulier, marqué par le deuil de la Ministre Anne Ouloto qui vient de perdre son père. Ce fait a influencé le ton des échanges, les représentants syndicaux ayant exprimé leur compassion face à cette situation. Le document précise que « dès l'entame des échanges, le porte-parole principal des organisations syndicales IS-MENA/METFPA, a tenu à présenter, au nom des membres de la délégation qu'il conduisait, ses sincères condoléances à la Ministre d'État ».
La prime d'incitation au centre des revendications
La rencontre a permis de rappeler l'objet principal du préavis de grève : « l'octroi d'une prime d'incitation en faveur des Fonctionnaires et Agents de l'État du secteur Education-Formation ». Cette revendication constitue le cœur des négociations qui devront reprendre au mois de mai.
Face à cette demande, la Ministre d'État a exprimé sa compréhension tout en sollicitant un report des discussions. Le communiqué rapporte qu'elle a « plaidé en faveur d'une suspension du préavis de grève » et « suggéré et plaidé en faveur d'un délai d'environ un mois pour une reprise des discussions dans la semaine du 5 au 10 mai 2025 ».
Cette proposition de report s'explique par deux raisons principales : permettre à la ministre « de se soumettre à son obligation d'organiser les obsèques de son géniteur » et donner le temps au « comité des experts chargé d'examiner les revendications des organisations syndicales, de faire le Compte Rendu de ses travaux ». Ce délai vise ainsi à concilier les contraintes personnelles de la ministre avec la nécessité d'une préparation technique approfondie des négociations.
Position des syndicats et engagements pris
Les représentants syndicaux ont adopté une position d'écoute face à la situation personnelle de la ministre. Le communiqué indique qu'ils « ont pris acte du plaidoyer de Madame le Ministre d'État » tout en insistant « sur l'urgence d'une décision forte du Président de la République en faveur de l'octroi d'une prime d'incitation aux enseignants du secteur Éducation-Formation ».
Ils ont également « promis de consulter leurs bases avant toute décision », signalant ainsi que cette suspension est conditionnelle et que la mobilisation pourrait reprendre si les négociations de mai ne débouchent pas sur des avancées concrètes. Cette position témoigne d'une volonté de dialogue sans renoncement sur le fond des revendications.
La ministre a, de son côté, réaffirmé « l'engagement du Gouvernement à œuvrer à l'amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires et agents de l'État ». Elle a rappelé « les décisions inédites déjà prises par le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA », invitant les syndicats à maintenir leur confiance dans l'action gouvernementale.
Perspectives pour les négociations de mai
La reprise du dialogue est programmée pour « le début du mois de mai prochain, après les travaux des experts ». Cette période sera, selon le communiqué, « l'occasion de poursuivre les échanges, d'aller plus en profondeur dans l'intérêt de la paix sociale ».
Le document est signé par plusieurs responsables syndicaux, notamment BLI Blé David, président du CEPENS-CI, KLA Alain Charles, président du PFEF, et KOUAMÉ Raphaël ZOUZOU, porte-parole COSETPP-CI. Du côté du ministère, les signataires incluent KOUAME Yao N'Guettia Jérôme, Directeur de Cabinet Adjoint, TRAORE Flavien, Conseiller Technique, et GBETIGBOUO Bertine, Inspecteur Général Adjoint.
Cette trêve d'un mois offre une période d'accalmie dans le secteur éducatif ivoirien, permettant la poursuite des activités pédagogiques sans perturbation immédiate. Elle témoigne également d'une volonté partagée de privilégier le dialogue social, malgré la persistance de revendications fortes concernant les conditions de travail et la rémunération des personnels de l'Éducation-Formation.
Le sort de la prime d'incitation réclamée par les enseignants reste donc en suspens jusqu'aux prochaines négociations, dont l'issue déterminera l'évolution du climat social dans ce secteur stratégique pour le développement du pays.
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