Face à la grève dans l'éducation, le gouvernement ivoirien promet des mesures pour sauver l'année scolaire 2024-2025 et garantir l'organisation des examens de fin d'année.
L'année scolaire 2024-2025 est au cœur des préoccupations du gouvernement ivoirien face à la grève des enseignants. Dans un communiqué daté du 5 avril 2025, le ministère d'État, ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration aborde directement cette question cruciale pour les élèves et leurs parents.
La ministre Anne Désirée Ouloto affirme que malgré le mouvement social qui a débuté le 3 avril, des dispositions sont prises pour garantir le bon déroulement de la fin de l'année scolaire et des examens nationaux, particulièrement attendus par les candidats.
Des garanties pour les examens de fin d'année
Face aux inquiétudes légitimes des familles, le gouvernement se veut rassurant: « Le Gouvernement tient à rassurer les parents d'élèves et les élèves que toutes les dispositions seront prises pour conduire l'année scolaire 2024-2025 à son terme et garantir l'organisation paisible des examens de fin d'année », précise le communiqué.
Cette assurance intervient alors que le mouvement de grève est qualifié par le ministère de « tentative de prise en otage de l'école et partant de l'avenir de nos enfants en confisquant et compromettant leur droit fondamental à avoir une éducation de qualité ».
Le gouvernement reproche aux syndicats de « sacrifier l'avenir des générations futures sur l'autel de leurs intérêts et quêtes personnelles ». Cette accusation s'inscrit dans un contexte où le ministère estime que les revendications syndicales sont déjà largement satisfaites par les mesures mises en place depuis 2012.
Le communiqué indique que l'État a consacré « plus de 2700 milliards FCFA à l'amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires », ce qui selon le gouvernement, « dépassent les attentes et demandes exprimées par les organisations syndicales ».
Des sanctions pour assurer la continuité pédagogique
Pour garantir la continuité du service public de l'éducation, le ministère annonce des mesures disciplinaires contre les enseignants grévistes: « Tout enseignant qui ne sera pas à son poste de travail à compter du lundi 7 avril 2025 à 07 heures 00 minute sera considéré comme démissionnaire et traité comme tel ».
Cette décision s'appuie sur les « dispositions du statut général de la Fonction Publique » et vise à limiter l'impact du mouvement social sur le calendrier scolaire, alors que le second trimestre touche à sa fin et que la période des examens approche.
Le ministère rappelle que cette grève intervient en violation du « protocole portant trêve sociale » établi entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Le communiqué souligne l'importance de ce cadre qui « permet d'apaiser l'environnement social et garantir un service public de meilleure qualité ».
Le document précise également que le gouvernement a mis en place « un mécanisme permanent de dialogue social avec les organisations syndicales, en vue de toujours discuter dans un cadre apaisé et responsable », mécanisme que les syndicats auraient décidé de contourner en déclenchant ce mouvement.
Un appel aux enseignants non-grévistes
Dans son communiqué, le gouvernement tient à « féliciter les fonctionnaires qui ne se sont pas associés à cette tentative de prise en otage de l'école », reconnaissant implicitement que tous les enseignants n'ont pas suivi le mouvement.
Cette mention vise à diviser le front syndical tout en valorisant les enseignants qui ont choisi de maintenir leurs cours, présentés comme soucieux du « droit fondamental [des élèves] à avoir une éducation de qualité ».
Malgré la fermeté du ton, le gouvernement laisse une porte ouverte à la négociation: « Le Gouvernement lance un ultime appel à la raison, au sens de la responsabilité et au civisme des instigateurs de ces mots d'ordre ainsi qu'aux personnes qui y défèrent afin de revenir à la table des discussions ».
Cette invitation au dialogue apparaît comme la dernière chance d'éviter l'application des mesures disciplinaires annoncées et de trouver une solution qui préserverait les intérêts de toutes les parties, mais surtout ceux des élèves dont l'année scolaire pourrait être perturbée par ce conflit.
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