La ministre Anne Désirée Ouloto qualifie d'illégal le préavis de grève des syndicats de l'ITS-MENA/METFPA et rappelle les sanctions encourues par les grévistes.
Les syndicats de l'ITS-MENA/METFPA font face à un avertissement gouvernemental après leur préavis de grève. Dans un communiqué officiel daté du 2 avril 2025, le ministère d'État, ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration qualifie cette action de « rupture du dialogue » et menace de sanctions les participants au mouvement social annoncé.
Le document, signé par la ministre Anne Désirée Ouloto, rappelle que les représentants syndicaux avaient été reçus le 28 mars et qu'une nouvelle rencontre était programmée pour poursuivre les discussions. « Les représentants de ces syndicats, reçus par Madame le MEMFPMA le vendredi 28 mars dernier, comme l'atteste le compte rendu joint en annexe du présent, étaient à nouveau attendus à la table du dialogue », précise le communiqué.
Une violation de la trêve sociale dénoncée
Le ministère considère que ce préavis constitue une violation des accords précédemment conclus avec les partenaires sociaux. « Madame le Ministre d'État s'interroge quant aux réels mobiles de cet arrêt brutal de travail projeté au mépris du protocole d'accord portant trêve sociale du 8 août 2022 », indique le communiqué, faisant référence à un engagement de paix sociale signé il y a presque trois ans.
Cette trêve sociale, conclue après des mouvements de revendications dans différents secteurs de la fonction publique, avait permis d'instaurer une période de stabilité dans l'administration ivoirienne. Le ministère rappelle également l'existence de plusieurs instances de dialogue, notamment « les Comités Sectoriels de Dialogue Social, le Comité Consultatif de la Fonction Publique (CCFP) et le Groupe des Experts du CCFP ».
Ces structures, mises en place pour faciliter les négociations entre l'État et les syndicats, auraient dû être sollicitées selon le gouvernement avant toute action de grève. Le communiqué souligne que leur création témoigne de « l'engagement fort du Gouvernement, à toujours rechercher des solutions responsables, appropriées et durables aux préoccupations des fonctionnaires, par la voie du dialogue ».
Un rappel du cadre juridique et des risques encourus
Le ministère n'hésite pas à évoquer les conséquences légales pour les participants à cette grève qu'il considère comme illégale. « Il importe de rappeler que toute grève entreprise et qui ne respecte pas la procédure telle que prévue aux articles 2,3,4 et 5 de ladite loi est illégale, et expose les initiateurs et les participants aux sanctions disciplinaires », précise le communiqué.
Ces sanctions, prévues par le statut général de la Fonction Publique, pourraient aller jusqu'à des « poursuites pénales », avertit le document. Cette mention des risques juridiques constitue un message clair aux personnels qui seraient tentés de suivre le mot d'ordre syndical.
Malgré ce ton ferme, la ministre conclut son communiqué par un appel au dialogue. Elle « tient à rassurer l'ensemble des fonctionnaires, de la disponibilité du Gouvernement à continuer d'œuvrer pour l'amélioration des conditions de vie et de travail » et « appelle les signataires de cette malheureuse initiative à la responsabilité et à revenir à la table du dialogue ».
Le document se termine par l'assurance que des mesures seront prises pour garantir « la continuité du Service Public dans nos établissements scolaires, dans l'intérêt de nos enfants », laissant entendre que le gouvernement pourrait activer des dispositifs de service minimum dans le secteur de l'enseignement technique concerné par ce préavis de grève.
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