Une révolte contre les mesures de restriction a éclaté au Pôle Pénitentiaire d'Abidjan (PPA, ex-MACA) le 14 avril 2025. Le bilan fait état de douze détenus blessés après l'intervention des forces de l'ordre.
La révolte des détenus du Pôle Pénitentiaire d'Abidjan (PPA, anciennement MACA) s'est soldée par douze blessés. Ce mouvement de protestation, survenu le lundi 14 avril 2025, a nécessité l'intervention conjointe des agents pénitentiaires, de la Police et de la Gendarmerie Nationales. Selon le communiqué officiel signé par le Directeur de l'Administration Pénitentiaire, Célestin Doneuly Kamin, les prisonniers contestaient les nouvelles restrictions d'accès à la cour centrale.
L'origine de cette révolte remonte à une décision administrative prise en février dernier. Le communiqué précise que le Directeur de l'Administration Pénitentiaire a pris, « conformément à l'article 12 de l'arrêté n°209/MJDHDAP du 14 août 2023 portant création du Pôle Pénitentiaire d'Abidjan, la note de service n°127/MJDHDDAP du 21 février 2025, pour réglementer la gestion des espaces communs, notamment de la cour centrale de promenade, devenue le principal lieu de tous les trafics ».
Des dégradations matérielles significatives
La colère des détenus s'est manifestée par des actes de vandalisme ciblés. Le communiqué officiel indique clairement que les prisonniers sont allés « jusqu'à démolir certaines installations, notamment les grilles de séparation des différents établissements pénitentiaires ». Cette destruction des séparations entre les différentes zones de la prison constitue un acte grave qui aurait pu compromettre la sécurité de l'ensemble du complexe pénitentiaire.
La cour centrale de promenade, au cœur de cette contestation, représente un espace stratégique dans l'organisation de l'établissement. Sa restriction fait partie d'un plan plus large de lutte contre les trafics de stupéfiants. Le document officiel souligne que « depuis quelque temps, l'administration pénitentiaire a engagé une lutte acharnée contre l'introduction et la circulation des substances interdites, notamment de la drogue, dans les établissements pénitentiaires de Côte d'Ivoire ».
Un bilan humain préoccupant
L'intervention des forces de l'ordre a permis de rétablir le calme, mais pas sans conséquences. « L'opération de rétablissement de l'ordre n'a occasionné aucun mort. Toutefois, il est à déplorer douze (12) blessés parmi les détenus », précise le communiqué. Cette formulation suggère une intervention musclée, même si l'administration souligne le « professionnalisme des agents pénitentiaires appuyés par la Police et la Gendarmerie Nationales ».
Les autorités affirment que les blessés « ont été pris immédiatement en charge par les services de santé », sans toutefois préciser la nature ni la gravité de leurs blessures. Cette prise en charge médicale rapide témoigne d'un protocole d'urgence activé après l'incident. Le communiqué reste néanmoins laconique sur les conditions exactes de l'intervention et sur les méthodes employées pour maîtriser la situation. Aucune mention n'est faite d'éventuelles sanctions disciplinaires contre les meneurs de cette révolte, ni d'une possible révision des mesures contestées.
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