L'ancien inspecteur du PDCI-RDA, Jean-Yves Esso Essis, a officialisé son adhésion au RHDP le 8 avril 2025. Un transfert politique qui renforce le parti présidentiel.
Jean-Yves Esso Essis a franchi le Rubicon. L'ancien inspecteur du PDCI-RDA a officiellement rejoint les rangs du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) lors d'une cérémonie organisée mardi 8 avril 2025 à Abidjan. Un transfert politique qui s'est déroulé en présence du Secrétaire Exécutif du parti présidentiel, Cissé Ibrahima Bacongo, et du ministre Adjé Silas Metch.
Ce ralliement intervient dans un contexte politique tendu à six mois de l'élection présidentielle. Le PDCI-RDA, formation d'opposition dirigée par Henri Konan Bédié, perd ainsi l'un de ses cadres en pleine phase de préparation du scrutin d'octobre. Un départ qui s'ajoute à une série de défections enregistrées ces derniers mois, affaiblissant progressivement les rangs de l'ancien parti unique.
La fin d'un parcours au PDCI
Face à son nouveau camp politique, Jean-Yves Esso Essis a justifié son choix par un souci d'efficacité et d'engagement patriotique. « Ce choix n'est ni une rupture avec mes convictions, ni un reniement de mon engagement passé, mais plutôt une décision mûrement réfléchie pour contribuer activement à l'édification d'un avenir meilleur pour tous les Ivoiriens », a-t-il affirmé lors de son allocution.
L'ancien inspecteur du PDCI n'a pas hésité à faire son mea culpa concernant ses prises de position antérieures contre le parti présidentiel. « Je demande pardon pour les offenses commises à l'égard du RHDP. Aujourd'hui, j'ai compris que le Président Alassane Ouattara est une figure emblématique du progrès en Côte d'Ivoire », a-t-il déclaré, marquant ainsi une rupture nette avec son passé d'opposant.
Cette conversion politique s'inscrit dans un schéma désormais classique en Côte d'Ivoire : la valorisation du bilan présidentiel comme justification principale du changement de camp. « Mon engagement pour la Côte d'Ivoire reste intact, et c'est avec une volonté de dialogue et de réconciliation que je souhaite désormais œuvrer pour l'unité et la stabilité de notre pays », a précisé Esso Essis, reprenant la rhétorique habituelle des transfuges.
Le RHDP renforce ses rangs
Pour le RHDP, cette nouvelle recrue représente un atout supplémentaire dans sa stratégie d'élargissement. Cissé Bacongo n'a pas caché sa satisfaction, qualifiant le nouvel arrivant de « grosse pointure » qui « sera utilisé comme il se doit ». Une formulation qui laisse entrevoir de possibles responsabilités pour l'ancien cadre du PDCI au sein de l'appareil d'État ou du parti.
« Je prends l'engagement de faire en sorte que tu te sentes mieux que là où tu étais et tu seras réhabilité moralement », a promis le Secrétaire Exécutif du RHDP à son nouveau camarade. Une déclaration qui souligne l'importance accordée à ce ralliement dans la stratégie de communication du parti au pouvoir à l'approche des élections.
Le cas Esso Essis pourrait faire des émules, comme le souhaite d'ailleurs l'intéressé lui-même : « J'invite tous ceux qui sont encore dans le doute au PDCI à franchir le pas et à venir rejoindre le RHDP pour œuvrer ensemble au développement de notre pays ». Un appel qui vise clairement à provoquer d'autres défections dans les rangs du parti de Bédié dans les semaines à venir.
Cette arrivée au RHDP constitue un nouveau revers pour le PDCI-RDA, qui traverse une période difficile depuis plusieurs années. Le parti, autrefois allié d'Alassane Ouattara avant la rupture de 2018, peine à endiguer les départs de certains de ses cadres vers le parti présidentiel. Une hémorragie qui s'explique en partie par l'attraction du pouvoir et les perspectives de carrière offertes par la proximité avec l'exécutif.
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