Le spécialiste des discours politiques, Kalifa Tokpa, fait ce 25 octobre 2019, une analyse sur la candidature de Guillaume Soro à la présidentielle de 2020.
Soro est aujourd'hui à la croisée des chemins. Habité par le doute, l'angoisse et la peur.
Je l'ai écris dans un post précédent, Soro a dégainé trop tôt alors que son arme n'avait pas de munitions. Sa récente déclaration de candidature à l'élection présidentielle de 2020 est l'expression de l'angoisse que vit le jeune homme. Ses partisans et beaucoup d'observateurs ont vu dans cette déclaration le sens du « courage » et la grande témérité qu'on lui prête. La réalité est que Soro vit désormais dans la peur et la hantise de se faire « broyer » politiquement par ses adversaires politiques.
Explication:
Soro voit les amarres et toutes les digues que le Président Alassane Ouattara avait dressées autour de lui céder de toute part. Vous vous souvenez qu'en août 2017, une juge française avait émis un mandat d'amener contre Soro alors en visite à Paris, dans le cadre d'une plainte de Michel Gbagbo. Les policiers se sont présentés à sa porte dans la banlieue parisienne et ont manqué de l'amener manu militari, n'eut été un coup de fil du fameux « petit » téléphone qui a fait arrêter la procédure tout net.
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Vous vous souvenez également qu'à la suite de la conversation téléphonique présumée entre lui et le Général Djibril Bassolé dans l'affaire du putch manqué du Général Diendere au Burkina Faso, un mandat d'arrêt international avait été émis contre Soro par un juge burkinabè. Encore à Paris, Soro a failli être arrêté car la justice burkinabè dans le cadre de l'entraide judiciaire entre le Burkina Faso et la France. La justice burkinabè avait souhaité que Soro soit mis à sa disposition.
Là encore un appel du « mystérieux » téléphone a arrêté la procédure tout net. Soro avait même déclaré que le Président Ouattara lui avait recommandé de ne plus s'exprimer sur l'affaire et qu'il allait la « traiter » avec son homologue burkinabé. Et Soro put rentrer « tranquillement » à Abidjan.
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Par ailleurs des plaintes sont actuellement pendantes devant les tribunaux contre Soro pour certains crimes commis dans les zones CNO où il régnait en maître absolu jusqu'en avril 2011. Bref Soro sait désormais que les digues du « petit téléphone » ont cédé et les eaux vont bientôt l'emporter, surtout après les fortes frayeurs de la visite nocturne de la « police Interpol » à son hôtel en Espagne. Par ailleurs comme par enchantement, son visa de cinq ans pour les USA a également expiré tout net!
Pris par la peur-panique, Soro dans sa stratégie de victimisation à outrance à décidé précipitamment de se déclarer candidat. Car il sait que toutes les plaintes mises en veilleuse par les vertus du « petit » téléphone sont en cours de réactivation.
Désormais candidat déclaré, Soro espère pouvoir crier au loup et dire que c'est parce qu'il est candidat qu'on veut l'arrêter dans le cadre de ces plaintes « dormantes ».
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C'est une stratégie de courte vue, car Soro sait qu'en politique c'est « à la guerre comme à la guerre ». Il a dégainé le premier. Il a tiré le premier. Son arme a fait « piiitsh ». Ses adversaires qui rigolent bien actuellement vont naturellement déployer leur « Sukoi » bientôt. Dès son retour à Abidjan. Son passeport étant expiré. A moins qu'il choisisse un exil volontaire ou demande un passeport d'un autre pays.
Mais les lignes avec tous les palais africains sonnent désormais dans le vide pour Soro. A Paris, tous les petits milieux qui lui avaient donné l'illusion de le soutenir ont vite fait de laisser la messagerie de leur téléphone répondre à Bogota. Il ne lui reste plus qu'à faire quelques « crush party » en Europe et venir se jeter dans la gueule du loup. Je vous l'ai dit. Sans la bienveillante protection du Président Ouattara, Soro n'est qu'un chaton qui va se noyer dans les eaux glaciales de la lagune politique abidjanaise.
