Kévin Fieni, entrepreneur prospère 44 ans, se lance dans la course à l’élection présidentielle ivoirienne de 2025. Son parcours atypique et sa vision d’une République fédérale suscitent l’intérêt.
Né le 1er janvier 1981 à Tanda, dans l’est de la Côte d’Ivoire, Kévin Fieni incarne le rêve de la jeunesse ivoirienne. Cet homme d’affaires prospère, qui se définit comme un autodidacte de la communication et des TIC, est aujourd’hui à la tête d’un empire entrepreneurial florissant. À 44 ans,
A 44ans, il nourrit une ambition politique sans bornes, convaincu que son destin le mènera à la présidence de la République.
Un parcours atypique
Kévin Fieni n’a pas suivi le parcours classique des élites ivoiriennes. Il affirme n’avoir qu’une formation de base limitée : « La formation de base, c’est de 2e, 6e, 5e, mais le reste, c’est vraiment de l’apprentissage. » Cette absence de diplômes universitaires, loin d’être un handicap, est pour lui une force. Il explique : « Ce que je peux dire en termes scolaires, c’est que c’est suffisant pour moi parce qu’après, tous ces diplômés, ces gens qui sont allés à l’école, n’ont pas empêché que nous soyons en face de ces situations difficiles que les populations vivent. »
Sa réussite, il l’attribue à son autodidaxie et à sa capacité d’adaptation. « Comme un exemple, je n’ai jamais appris à manipuler un ordinateur. Ça s’est trouvé devant moi, j’ai observé, c’est lui qui était tout le temps là-dessus. Un jour, il n’était pas là, j’ai pris sa place, » raconte-t-il. Cette anecdote illustre parfaitement sa philosophie d’apprentissage par l’observation et la pratique.
L’empire Fieni
Aujourd’hui, Kévin Fieni est à la tête d’une entreprise de communication florissante. Bien qu’il reste discret sur les détails financiers, il évoque fièrement le nombre d’employés : « C’est ce qui m’a permis d’avoir un chiffre, disons, jusqu’à ce jour où j’ai atteint les 400 employés directs, 1200-1500 emplois indirects, voire 1700 quand on ajoute ceux en freelance. »
Son entreprise travaille principalement pour des acteurs de l’immobilier, offrant des services de communication et de marketing. « C’est plutôt les acteurs de l’immobilier qui, par le canal de mon entreprise, communiquent sur leurs liens, » précise-t-il. Cette réussite entrepreneuriale, Fieni la voit comme une preuve de sa capacité à diriger et à créer de la valeur.
La peur comme stimulant
Paradoxalement, Kévin Fieni attribue une grande partie de son succès à la peur. « Mais tout ça, c’est fondé sur la peur, » affirme-t-il. Cette peur, loin d’être paralysante, est pour lui un moteur qui le pousse à l’excellence et à la prudence. « Si tu n’as pas peur, tu n’es pas prudent. Moi, je dis qu’il faut avoir la peur. C’est parce que j’ai tellement peur, surtout, que vous pensez que je suis prospère. »
Cette philosophie de la peur comme force motrice est au cœur de sa vision entrepreneuriale et politique. « J’ai tellement peur d’échouer au fait que je mets beaucoup de sourire dedans. Je ne fais pas les choses n’importe comment, » explique-t-il. Cette approche, bien que surprenante, semble avoir porté ses fruits dans le monde des affaires.
Vision politique d’une République fédérale
Fort de son succès dans le secteur privé, Kévin Fieni se tourne désormais vers la politique. Un “appel divin”, selon lui. En 2019, il fonde le parti Pro Côte d’Ivoire pour la Prospérité, la Démocratie et la Souveraineté (PROCI-DPS), qui revendique déjà “plus de 400 000 militants”. Il est désigné candidat à l’élection présidentielle de 2025, en septembre 2023 à la prestigieuse Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, lors du premier congrès extraordinaire de son parti. Le 24 août 2024, il est investi candidat de PROCI-DPS, à l’hôtel Sofitel Ivoire à Abidjan. Son ambition est claire : atteindre la présidence en 2025. Sa stratégie, la proximité, le terrain, le corps à corps avec les électeurs, à travers hameaux, villages et grandes villes.
Sa vision politique s’articule autour de l’idée d’une République fédérale. Lors de sa tournée dans la région du Gontougo, il a expliqué les bienfaits de ce système à un auditoire attentif. Cette proposition de réforme constitutionnelle majeure est au cœur de son programme politique.
Fieni insiste sur l’importance de la participation citoyenne. Il exhorte les Ivoiriens à s’inscrire massivement sur les listes électorales, tout en appelant à un esprit de fair-play et d’ouverture envers les autres candidats. « Il faut consolider la cohésion et la paix en Côte d’Ivoire en 2025, » déclare-t-il.
Des principes de vérité et de respect
Pour Kévin Fieni, la réussite durable est indissociable de la vérité. « Il n’y a pas de réussite sans vérité, » affirme-t-il. Il distingue deux types de réussite : « Il y a la réussite qui sort du mensonge. Mais là c’est éphémère, ça disparaît très brusquement avec beaucoup de bruit. Mais il y a la réussite qui dure dans le temps, ça a l’infini au fait. »
Ses principes fondamentaux sont simples mais puissants : « Vérité, respect et puis voilà, tu passes. » Cette approche, il compte l’appliquer aussi bien dans ses affaires que dans sa carrière politique naissante.
Un homme de foi
Originaire de Guiendé, dans le département de Tanda, Kévin Fieni est un chrétien évangélique profondément ancré dans sa foi. Cette dimension spirituelle est omniprésente dans son discours et sa vision du monde. Il attribue une grande partie de son succès à Dieu, qu’il remercie régulièrement.
Marié à Marie-Claude Ama Fieni et père d’une fille, il présente sa famille comme un pilier essentiel de sa réussite. Son épouse est décrite comme « une force morale et une pierre angulaire de son succès ».
Les défis à venir
Malgré son optimisme et sa confiance, Kévin Fieni fait face à de nombreux défis. Sa candidature à l’élection présidentielle de 2020 ayant été rejetée, il devra surmonter les obstacles juridiques et politiques pour se présenter en 2025. Son manque d’expérience politique pourrait également être un handicap face à des adversaires plus aguerris.
De plus, sa vision d’une République fédérale, bien qu’intéressante, pourrait se heurter à des résistances dans un pays attaché à son modèle centralisé. Il devra convaincre non seulement l’électorat, mais aussi les institutions et les autres acteurs politiques de la pertinence de cette réforme majeure.
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