KKS: « nous devons aller aux élections mais pas avec cette CEI »

Pour Konan Kouadio Siméon dit KKS, tous les partis politiques ivoiriens doivent aller aux élections en 2020 mais pas avec cette CEI non consensuelle.

Chers compatriotes,

A l'instar de la journée internationale de la paix célébrée à l'échelon mondial le 21 septembre de chaque année, la Côte d'Ivoire célèbre ce jour la journée nationale de la paix instituée par décret n° n°96-205 du 7 mars 1996.

Aujourd'hui, 23 ans après, les défis de plus en plus croissants auxquels fait face la paix dans le monde et plus particulièrement dans notre pays montrent que la paix ne se décrète pas mais se construit à travers des actes et des attitudes. Nous avons noté avec un grand intérêt, le thème chargé d'espoir sous lequel, le gouvernement qui a lui-même identifié l'organisation de l'élection présidentielle comme ‘'le défi majeur de la paix'', a bien voulu placer cette édition : « Au-delà des mots, agissons ensemble pour un environnement électoral apaisé » comme pour dire avec le Président Félix Houphouët Boigny que ‘'la paix n'est pas un vain mot mais un comportement''.

Nous voulons voir dans ce thème une salutaire prise de conscience du gouvernement des enjeux réels du moment et un engagement à jouer, au-delà des promesses et professions de foi, sa partition entant que détenteur exclusif du pouvoir exécutif, pour un environnement électoral apaisé.

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Cela est d'autant plus crucial et urgent que la plupart des crises qui menacent la paix et endeuillent le monde en ce moment même, est d'origine politique et électorale, crises qui tirent généralement leur essence des reculs démocratiques nourris par l'inadéquation entre les paroles et les pensées, les promesses et les actes. On ne ruse pas avec la paix. Les situations récentes et actuelles au , en , en Bolivie, en , en , pour ne citer que celles-là, en sont des exemples encore fumants.

Aussi, nous empressons-nous volontiers de soumettre à nouveau à l'attention du gouvernement les actes simples attendus de sa part pour un environnement électoral apaisé :
– L'ouverture du dialogue politique et l'organisation de la concertation nationale inclusive pour la réconciliation nationale ;
– La réforme de la Commission Électorale Indépendante () telle qu'ordonnée par la CADHP ;
– L'instauration de la Carte Nationale d'Identité (CNI) à un prix accessible aux populations ;
– La libération des prisonniers militaires de la crise post électorale ;
– Le retrait du projet de modification de la constitution à quelques mois de la présidentielle ;
– Le renoncement à l'éventualité d'un 3e mandat du PR au mépris de la constitution ;

Bien entendu, comme le suggère le thème, c'est ensemble, c'est-à-dire avec la partition tout aussi sincère de chaque Ivoirien et même de chaque habitant, que nous parviendrons à cet objectif vital pour la nation. Il est heureux de constater que sur le caractère incontournable de la réconciliation, il n'y a plus de débat, tant le thème fait l'unanimité dans tous les cercles. Aujourd'hui, même les négateurs les plus farouches d'hier de la réconciliation et les plus agacés à son évocation en deviennent les chantres les plus zélés. Dieu soit loué ! Les humbles serviteurs de la cause et porteurs du projet PARDON-RÉCONCILIATION-PAIX depuis 2001, en mesurons avec fierté le chemin parcouru. Il reste à espérer que ce soit moins par opportunisme que par conviction.

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C'est pourquoi, nous voulons réitérer notre appel à l'endroit de l'opposition à jouer sa partition avec probité et patriotisme, en privilégiant non les intérêts personnels et partisans, mais l'intérêt national. Cela passe bien sûr par la disposition aux compromis judicieux pour la paix mais également par la fermeté, la cohérence et le refus de la compromission. Sans ruse ni agenda caché, nous devons tous jouer franc jeu en visant tous d'abord la paix sociale. Ainsi, plutôt que le combat électoral fratricide, optons ici et maintenant même pour le débat démocratique en nous opposant fermement à toute condition conflit gêne :

– Nous devons aller aux élections mais pas avec cette CEI non consensuelle.
– Nous devons aller aux élections, mais pour la paix sociale, exigeons la réconciliation d'abord.
– Monsieur Ouattara, au regard de la constitution ivoirienne ne peut briguer un 3e mandat.
– Si par faute d'avoir réuni les conditions, la présidentielle n'a pu se tenir à la date du 31 octobre 2020, une période de transition consensuelle devra s'ouvrir dans un cadre non partisan dès le 01 novembre pour réunir les conditions de la réconciliation nationale et de l'organisation d'élections démocratiques, justes et équitables.

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Nous en appelons également à la société civile organisée dont la contribution potentiellement déterminante est attendue si ses organisations arrivent à se dépouiller de leurs accointances et souvent même, hélas, leur inféodation avec les partis et plateformes politiques dont les responsables et membres sont pour la plupart militants ou transfuges. Là aussi, croyez en nos 25 ans d'expérience dans le milieu sans jamais transiger avec notre neutralité, il ne faut ni agenda caché ni ruse.

Par-dessus tout et en tout état de cause, nous croyons en la grande sagesse du peuple souverain de Côte d'Ivoire qui saura prendre ses responsabilités en temps opportun et avec l'aide de Dieu pour imposer la paix à chacune et à chacun.

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Terminons en nous remémorant cette autre citation de l'apôtre de la paix, le Président Houphouët Boigny : « Il n'y aura pas de paix tant que la force paraîtra l'unique recours possible pour dénouer des situations intolérables.» Ayons donc comme Houphouët «…qu'un objet de haine : la guerre, qu'une seule obsession : la paix, la paix des cœurs, la paix sociale, la paix entre les Nations. »

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