Le ministère de l'Administration territoriale du Burkina Faso a officialisé la dissolution de l'Association des Journalistes du Burkina pour non-conformité à la loi de 2015 sur les associations.
Association des Journalistes du Burkina : le gouvernement clarifie sa position. Dans un communiqué daté du 25 mars 2025, le ministère de l'Administration territoriale et de la Mobilité a formellement confirmé que l'AJB est considérée comme dissoute depuis 2019. Cette déclaration intervient après qu'une organisation se présentant sous ce nom a tenu un congrès extraordinaire le 23 mars 2025, événement qui a généré des controverses dans le paysage médiatique burkinabè.
Le document signé par le ministre d'État Émile Zerbo, magistrat et Officier de l'Ordre de l'Étalon, précise qu'« au regard de la loi n°064-2015/CNT du 20 octobre 2015 qui régit les associations et organisations similaires, il n'existe pas d'association dénommée Association des Journalistes du Burkina ». Cette clarification vise à mettre fin aux ambiguïtés concernant le statut légal de cette organisation professionnelle.
Historique de la dissolution administrative
Le communiqué ministériel retrace l'évolution juridique ayant conduit à cette situation. Selon le document, l'AJB avait été initialement reconnue sous le régime législatif antérieur, la loi n°10-92/ADP du 15 décembre 1992 portant liberté d'association au Burkina Faso. Cependant, l'adoption d'un nouveau cadre juridique en 2015 a modifié les conditions d'existence des associations.
« L'article 45 de cette nouvelle loi fait obligation aux associations existantes de se conformer aux nouvelles exigences légales dans un délai d'un an à compter de sa date d'entrée en vigueur, sous peine de dissolution », explique le ministère. Malgré cette obligation et l'octroi d'une prorogation de délai, l'Association des Journalistes du Burkina n'aurait pas accompli les démarches nécessaires pour régulariser sa situation.
Le communiqué précise que « l'Association des Journalistes du Burkina (AJB), créée sous le régime de la loi n°10-92/ADP ne s'étant pas conformée aux dispositions pertinentes de la loi n°064-2015/CNT dans les délais impartis malgré la mesure de prorogation, suivant communiqué n°2019-001/MATD/SG/DGLPAP/DOASOC du 14 janvier 2019, est considérée comme dissoute ou inexistante depuis cette date ».
Mise en garde contre le soutien à une entité dissoute
La deuxième partie du communiqué contient un avertissement adressé aux personnes qui continueraient à opérer sous la bannière de cette association légalement inexistante. Le ministère rappelle les conséquences juridiques potentielles pour les contrevenants.
« Le Ministre d'État, Ministre de l'Administration territoriale et de la Mobilité, rappelle que toute personne qui, par quelque manière que ce soit, discours, écrit ou tout autre moyen, cherche à soutenir ou maintenir une association dissoute, s'expose à des sanctions », souligne le document officiel. Cette formulation constitue une mise en garde explicite contre toute tentative de perpétuer les activités de l'AJB.
Le communiqué se termine par un appel « à la responsabilité et à la retenue de tous », suggérant aux professionnels des médias et au public de respecter cette décision administrative. Le ministère a par ailleurs demandé une « large diffusion » de ce communiqué par la Direction de la Communication et des Relations Publiques.
Cette clarification intervient dans un contexte où les questions relatives à la liberté de la presse et aux conditions d'exercice du journalisme au Burkina Faso font l'objet de débats. La confirmation officielle de la dissolution de la principale organisation représentative des journalistes burkinabè soulève des interrogations sur les modalités d'organisation collective de la profession dans le pays.
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