Le GPS de Guillaume Soro et le PPA-CI de Laurent Gbagbo refusent de participer au meeting du PDCI de Thiam à Paris, révélant des tensions stratégiques dans l'opposition.
L'opposition ivoirienne traverse une période de turbulences à l'approche du meeting prévu ce samedi 26 avril 2025 à Paris. Dans une série de communiqués publiés le 24 avril, Générations et Peuples Solidaires (GPS) et le Parti des Peuples Africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) ont annoncé leur non-participation à cet événement organisé par le PDCI-RDA, soulignant un manque de concertation préalable.
« Plusieurs supports de communication diffusés à cet effet arborent, sans autorisation, le logo officiel de GPS et l'image de son Président », dénonce le communiqué signé par Moussa Touré, responsable de la communication du mouvement de Guillaume Soro. Cette utilisation non autorisée de l'image du parti semble avoir précipité la décision de retrait.
Même son de cloche du côté du PPA-CI qui, par la voix de son représentant en France Blaise Pascal Logbo, a formellement interdit à ses militants de prendre part à cette manifestation. « Les membres du Parti ne peuvent co-organiser une manifestation ou participer à une manifestation politique organisée par d'autres Partis politiques, sans l'avis préalable du Secrétaire Général de la section ou du Secrétaire Général de la Fédération s'il s'agit d'une manifestation à caractère local, ou sans l'avis préalable du Secrétariat Général du Parti s'il s'agit d'une manifestation à caractère national », précise le communiqué, citant l'article 16 des statuts du parti.
Des réunions concurrentes programmées le même jour
Le timing de ces annonces révèle une désynchronisation notable dans le calendrier de l'opposition. GPS indique attendre « la réunion du Cadre Restreint prévue pour le samedi 26 avril 2025 » – soit le jour même du meeting parisien – pour définir sa position officielle. De son côté, le PPA-CI évoque un « comité central extraordinaire » programmé également ce samedi à Abidjan.
Cette concordance des dates pose question sur la coordination entre les différentes formations de l'opposition. Comment des réunions stratégiques internes ont-elles pu être planifiées le jour même d'un événement international censé mobiliser l'ensemble des forces opposées au pouvoir en place?
Vers une redéfinition des alliances?
Les réticences exprimées par les partis de Soro et Gbagbo pourraient signaler une recomposition du paysage politique de l'opposition. Le GPS évoque des « échanges de haut niveau en cours entre le Président Guillaume Kigbafori Soro et plusieurs leaders de l'opposition », sans préciser si Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, fait partie de ces consultations.
Ces tensions interviennent dans un contexte électoral tendu, alors que plusieurs candidats potentiels se voient menacés d'exclusion pour l'élection présidentielle d'octobre 2025. La manifestation de Paris devait initialement servir de tribune pour dénoncer ces manœuvres perçues comme des entraves au processus démocratique.
Pour un observateur de la scène politique ivoirienne qui a requis l'anonymat, « ces désistements traduisent une bataille interne pour le leadership de l'opposition. Chaque formation cherche à imposer sa propre feuille de route sans paraître suivre les initiatives des autres. »
Le PDCI-RDA de Tidjane Thiam n'avait pas encore réagi officiellement à ces défections au moment où nous mettions sous presse. Reste à savoir si le meeting parisien sera maintenu malgré l'absence de deux composantes majeures de l'opposition, et quelles seront les résolutions adoptées lors des réunions concurrentes prévues à Abidjan le même jour.
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